L’ancien home Albert De Latour accueille désormais des femmes migrantes: “On se sent apaisées”

Une nouvelle vie pour l’ancien home Albert De Latour, à Schaerbeek. L’établissement avait fermé à cause de travaux d’aménagement et de mise en conformité trop chers. Le bâtiment vient d’être confié, pour deux ans, à l’ASBL Belrefugees, qui va y loger jusqu’à 160 femmes en demande d’asile. Pour elles, en très grande précarité, c’est l’assurance de dormir ailleurs qu’en rue. Le temps de mettre de l’ordre dans leur situation. Les 80 premières sont arrivées ce lundi.

Aïcha (prénom d’emprunt) vivait, jusqu’il y a peu, au parc Maximilien et à la Gare du Midi, après avoir fui la guerre au Congo. “C’était très difficile. C’est pas facile de dormir dehors avec des gens qu’on ne connaît pas. C’était pas facile du tout. Il y a vraiment de l’insécurité“, témoigne-t-elle.

À Schaerbeek, dans l’ancien home Albert De Latour, elle retrouve aujourd’hui un toit, mais aussi et surtout un peu de sérénité : “Ici, vous pouvez parler avec une personne. Il y a des gens disposés à vous écouter, à vous orienter. On mange ensemble et on se parle. Il y a différentes communautés, mais c’est comme une famille. On se sent apaisées“, se réjouit-elle.

Pour l’instant, 80 femmes en situation de migration sont accueillies dans cette ancienne maison de repos.

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Avant même l’accompagnement juridique ou administratif, elles ont d’autres besoins, explique Rebecca Marsin, coordinatrice de la Sisters House : “C’est une réalité qui est assez triste, mais très spécifique des femmes. Certaines femmes font un trajet migratoire qui est hyper long et sont beaucoup plus susceptibles de subir des violences sexuelles. Elles sont beaucoup plus sujettes à la traite des êtres humains, beaucoup plus sujettes à la prostitution et j’en passe. Donc oui, on a des profils de femmes qui ont vécu majoritairement des violences et c’est sur ce fait-là que nous les accompagnons au mieux“.

Si l’ouverture de ces nouvelles places est un bol d’air, il y a d’énormes besoins dans la capitale. “On peut monter sur une capacité de 160, mais si on pouvait avoir une capacité de 300, 500, on le ferait”, assure Rebecca Marsin. “Dans les rues à Bruxelles, il y a de plus en plus de personnes à la rue, beaucoup plus de femmes à la rue, beaucoup plus d’enfants à la rue“, s’inquiète-t-elle.

L’établissement est à disposition pour deux ans, le temps que le CPAS détermine le prochain projet pour l’avenir du bâtiment.

■ Reportage de Thomas Dufrane, Charles Carpreau et Corinne Debeul

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