L’accès aux Services de Santé Mentale fortement entravé à Bruxelles faute de moyens
Les Services de Santé Mentale ambulatoires (SSM) en Région bruxelloise manquent de moyens structurels et cette situation entrave fortement l’accès aux soins, selon les résultats d’une large enquête portant sur l’accessibilité des SSM dans la région capitale et publiés vendredi par la Ligue Bruxelloise pour la Santé Mentale.
La saturation de l’offre est la première cause d’inaccessibilité en matière de services de santé mentale, est-il constaté dans l’étude. Seules 25% des demandes se sont en effet vu proposer un suivi et une majorité de celles-ci (53%) ont été réorientées vers d’autres professionnels parfois eux-mêmes débordés. La saturation de l’offre intervient dans 71% de ces réorientations, est-il souligné dans l’enquête.
L’accessibilité s’est par ailleurs significativement détériorée en deux ans: la chance d’obtenir un suivi a ainsi chuté de 11% entre 2020-2021 et 2022-2023, poursuit l’étude.
Si tous les publics sont concernés, certains groupes comme les enfants et les adolescents sont particulièrement concernés par ces difficultés d’accès. Il en va de même pour les demandes de suivi par un psychiatre ou pédopsychiatre. Ce phénomène est en outre accentué par une pénurie généralisée de (pédo)psychiatres à Bruxelles, est-il encore noté dans l’enquête.
Face à cette urgence, les auteurs de l’étude ont formulé plusieurs recommandations parmi lesquelles figure notamment l’adoption d’une politique de santé mentale transversale visant à améliorer les conditions de vie qui sont des déterminants de la souffrance psychique.
L’étude plaide également en faveur d’un refinancement structurel des SSM. L’adoption d’une norme de croissance est dès lors cruciale pour que le financement suive l’évolution des besoins de la population, selon l’enquête.
Il faudrait par ailleurs environ 180 Equivalents Temps Plein (ETP) supplémentaires pour ramener le taux de saturation sous la barre des 5%. L’enquête plaide également en faveur de la résorption du gap salarial qui existe entre les psychiatres exerçant en SSM par rapport à leurs homologues hospitaliers et ce afin d’augmenter l’attractivité de ces services.
Belga





