Les syndicats dénoncent la réforme du travail de nuit et l’absence de concertation
“Une fois de plus, c’est le travailleur qui paie avec davantage de pression, plus d’horaires atypiques et moins de protection, sans aucune concertation”, réagit Thierry Bodson, président de la FGTB, après l’accord du comité ministériel restreint (kern) sur la réforme du travail de nuit. La CSC estime quant à elle que le gouvernement a mis de côté le dialogue social.
La réforme, adoptée dans la nuit de jeudi à vendredi, prévoit qu’il n’existe plus d’interdiction générale du travail de nuit pour l’ensemble des secteurs. Désormais, le travail de nuit est défini comme toute prestation effectuée entre 20h00 et 06h00, sauf pour une liste de 14 commissions paritaires où le travail de nuit ne sera considéré comme tel qu’entre 23h00 et 06h00 (le projet initial prévoyait minuit-05h00).
“L’accord d’été ne parlait que d’un élargissement du travail de nuit dans ‘le secteur de la distribution et les secteurs apparentés, y compris l’e-commerce’. Soudain, ce groupe s’élargit considérablement : le commerce des métaux, le commerce du bois, le commerce de combustibles et les électriciens sont entraînés dans de nouvelles règles qui font commencer le travail de nuit plus tard et le rémunèrent différemment”, dénonce la FGTB.
“Il est à craindre que la porte ne s’ouvre encore davantage”, estime pour sa part la CSC. “Les flexi-jobs ont été inventés à l’origine pour lutter contre la fraude fiscale dans le secteur de l’horeca. Regardez où nous en sommes aujourd’hui. Aujourd’hui, vous êtes client, demain, vous serez peut-être victime de cette fraude.”
La FGTB fustige également la règle qui permettra aux employeurs “en difficulté économique” de diminuer la prime accordée à leurs travailleurs de nuit: “Quelque chose nous dit que le nombre d’entreprises ‘en difficulté économique’ va exploser.”
Plus globalement, les deux syndicats s’inquiètent de l’impact sanitaire d’une telle mesure et mettent en avant les problèmes de santé que peut provoquer le travail de nuit: troubles du sommeil, problèmes digestifs, risques cardiovasculaires, risque accru de diabète et de différents cancers…





