Des centaines de professionnels de la justice dénoncent le sous-financement structurel
Plusieurs centaines de personnes, principalement des magistrats, ont manifesté vendredi devant le palais de justice de Poelaert à Bruxelles pour dénoncer le manque de financement chronique de la justice belge.
Rassemblés autour d’une bannière “Justice sous financée = Démocratie en danger”, ces professions de la justice ont cité le manque de personnel, les bâtiments délabrés, les salles d’audience aux murs décrépis qui “obligent les interlocuteurs à se répéter encore et encore”.
“Comment peut-on parler d’Etat de droit lorsque la justice est sous-financée ?” a ainsi souligné l’une des interlocutrices face à la foule.
Le monde judiciaire constate un sous-financement chronique depuis le printemps 2015, a rappelé quelques instants plus tôt Vincent Macq, procureur du Roi de l’arrondissement judiciaire de Mons et Tournai.
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Depuis dix ans, la justice a le sentiment d’être “mal entendue”, a-t-il ajouté.
Vincent Macq s’en est ensuite pris au gouvernement fédéral et au parlement, rappelant que le monde judiciaire a lancé un appel au dialogue à ces deux pouvoirs le 27 juin. “Mais notre appel n’a pas trouvé le retour qu’il méritait”, a-t-il déclaré vendredi devant la foule de magistrats rassemblés pour cette deuxième manifestation organisée cette année.
La ministre de la Justice Annelies Verlinden (CD&V) est isolée au sein du gouvernement fédéral, a-t-il indiqué, dénonçant un “silence assourdissant” de la plupart des autres interlocuteurs politiques.
“On est très inquiets pour l’avenir de l’Etat de droit et des citoyens”, a encore ajouté Vincent Macq.
Vendredi, tant les acteurs judiciaires de première ligne que les représentants des cours et tribunaux ont fait le déplacement place Poelaert pour attirer l’attention sur une “vieille dame mal soignée” et demander une justice “forte, accessible et indépendante”.
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