Métro 3 : une information judiciaire ouverte par le parquet de Bruxelles
Des délits sont suspectés autour des marchés publics.
Le parquet de Bruxelles va ouvrir une information judiciaire concernant le projet Métro 3, a-t-il annoncé mardi. Cette décision intervient après la publication d’un rapport de la Cour des comptes pointant plusieurs irrégularités.
■ Reportage de Valentine Rolus, Morgane Van Hoobrouck et Corinne De Beul
“L’office central pour la répression de la corruption (OCRC) a été chargé d’analyser les irrégularités pointées par la Cour des comptes afin de déterminer si des infractions pénales en matière de marché public auraient été commises“, précise le ministère public.
Ce dernier se refuse à faire davantage de commentaires, dans l’intérêt de l’enquête.
La Cour des comptes a publié début octobre un rapport provisoire dans lequel elle s’inquiétait de la viabilité du projet de construction de cette nouvelle ligne de métro qui doit relier le nord et le sud de la Région bruxelloise. Au-delà du constat d’une explosion du coût global du projet (+255% entre 2015 et 2024), la cour a constaté un manque de transparence ayant entravé le processus d’audit. Elle a aussi dénoncé des lacunes autour du passage d’un tunnel sous le palais du Midi, ainsi que dans la gestion des marchés relatifs à la transformation des stations existantes.
De “multiples dysfonctionnements” sur la procédure d’appel d’offres pour le tronçon Bordet-Nord ont également été pointés.
Vendredi dernier, le parlement bruxellois a donné son feu vert, à l’unanimité des votants, à l’installation d’une commission spéciale chargée de se pencher sur le dossier. Seul le PTB-PVDA s’est abstenu.
Le gouvernement bruxellois a décidé en 2012 de transformer le prémétro existant entre la station Albert à Forest et la gare du Nord en un métro moderne. Il était également prévu de prolonger la ligne entre la gare du Nord et la station Bordet à Evere. Le coût total était alors estimé à un peu moins d’un milliard d’euros et l’ensemble du projet devait être achevé en 2020. Selon les estimations, ce coût s’élève désormais à 4,8 milliards d’euros pour une date d’achèvement incertaine. Plusieurs sources évoquent “après 2040 au plus tôt”.