Le délégué aux droits de l’enfant avance ses recommandations pour améliorer le bien-être et l’égalité à l’école

Le délégué général aux droits de l’enfant (DGDE) Solayman Laqdim a formulé vendredi une série de propositions afin de soutenir le bien-être des enfants à l’école, mais aussi d’y renforcer l’égalité des chances.

Dans un avis de sept pages, M. Laqdim rappelle aux décideurs que l’école se doit d’être “le garant du droit fondamental au développement et à l’épanouissement pour chaque enfant”. Or, le DGDE dit faire le constat d’un “redoublement excessif”, “d’inégalités sociales qui se creusent”, d’un climat scolaire “préoccupant” marqué par le harcèlement notamment, ainsi que des “dysfonctionnements” dans l’accompagnement des enfants à besoins spécifiques.

“Face à ces réalités, il est urgent d’agir”, presse le DGDE, qui souhaite que “l’intérêt supérieur de l’enfant soit placé au cœur des politiques éducatives”.

“L’école ne peut se réduire à la transmission de savoirs. Elle doit aussi former des citoyens libres, égaux et solidaires. Pourtant, les constats récents montrent qu’en Fédération Wallonie-Bruxelles, ce droit fondamental reste inégalement garanti”, déplore-t-il. Afin d’assurer un meilleur suivi des élèves, le DGDE préconise notamment une réduction du nombre d’enfants par classe.

À l’heure où le gouvernement de la FWB vient de recentrer les politiques de gratuité scolaire pour des raisons budgétaires, Solayman Laqdim plaide, lui, au contraire pour leur renforcement.

“Les frais de scolarité restent une barrière pour de nombreuses familles. Il faut élargir les dispositifs de gratuité pour couvrir les fournitures, les repas, et les activités extrascolaires. La généralisation des repas gratuits à midi dans l’enseignement fondamental doit être une priorité pour améliorer la santé et la concentration des élèves”, écrit-il.

Dans cette même logique d’accessibilité, il plaide pour un plafonnement des frais des voyages scolaires (qui peuvent parfois se chiffrer dans certaines écoles à plus de 1.000 euros). “Le coût des voyages scolaires est une source d’inégalité. Il faut instaurer un plafonnement strict pour s’assurer que ces activités soient accessibles à tous les élèves, sans discrimination économique.”

Le DGDE appelle aussi le gouvernement à intensifier la lutte contre le harcèlement à l’école. Même s’il constitue une avancée, le dispositif en place depuis 2024 est insuffisant, selon lui. Il conviendrait d’assurer à présent une “formation systématique” pour les enseignants et les éducateurs sur les méthodes de prévention et de prise en charge.

Le défenseur des droits des enfants demande aussi une réduction des temps de transport pour les élèves de l’enseignement spécialisé, ainsi qu’une amélioration des infrastructures sanitaires dans les écoles. “La dignité et la santé des élèves passent par l’accès à des installations sanitaires dignes. Il faut s’assurer que chaque établissement dispose de toilettes en nombre suffisant, propres et accessibles. La mise en place de politiques de gestion respectueuses de l’intimité et des besoins des élèves, notamment des jeunes filles, est fondamentale”, insiste-t-il encore.

Le DGDE appelle en outre le gouvernement à repenser “en profondeur” la politique de redoublement à l’école, mais aussi d’y encourager la mixité et l’inclusion, notamment en valorisant les filières techniques et professionnelles et en luttant contre la stigmatisation.

Pour les enfants à besoins spécifiques, il plaide pour un renforcement des aménagements raisonnables ainsi que la réduction des délais de diagnostic pour les troubles du spectre de l’autisme afin d’éviter “les orientations précipitées vers l’enseignement spécialisé”.

M. Laqdim demande dans la foulée un maintien des effectifs affectés aux centres PMS. “L’école en Fédération Wallonie-Bruxelles doit redevenir un lieu où chaque enfant, quel que soit son parcours, son origine ou sa situation, trouve les mêmes chances de réussir et de s’épanouir. Les réformes et choix budgétaires à venir doivent placer l’intérêt supérieur de l’enfant au cœur de toutes les décisions, en associant pleinement les jeunes et leurs familles à la construction d’un système éducatif juste, inclusif et bienveillant”, conclut l’avis.

Belga

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