Pourquoi l’application fédérale Student@work peut pénaliser les jobistes bruxellois
L’application fédérale Student@work est critiquée pour ne pas intégrer la limite trimestrielle bruxelloise du travail étudiant, exposant certains jeunes à la perte de leurs allocations familiales.
L’application fédérale Student@work ne prend pas en compte la réglementation bruxelloise du travail étudiant, ce qui risque d’induire en erreur certains utilisateurs bruxellois. C’est ce qu’a dénoncé vendredi Imane Belguenani, cheffe de groupe Open Vld au Parlement bruxellois. Elle réclame l’intégration urgente des règles bruxelloises dans l’application ainsi qu’une simplification et une meilleure transparence du système.
Depuis janvier 2025, les étudiants peuvent travailler jusqu’à 650 heures par an avec des cotisations sociales réduites. L’application fédérale Student@work sert justement à suivre ces heures et à prévenir les étudiants lorsqu’ils approchent de ce plafond.
Mais, avertit Imane Belguenani, les étudiants bruxellois qui bénéficient d’allocations familiales doivent aussi respecter une autre limite: maximum 240 heures de travail par trimestre (sauf pendant le 3e trimestre). Dès qu’un étudiant dépasse ce seuil, même d’une seule heure, il perd la totalité de ses allocations familiales pour le trimestre concerné. En 2024, environ 2.000 étudiants ont ainsi été pénalisés, pour un montant total de 2,3 millions d’euros de remboursements, soit plus de 1.000 euros en moyenne par étudiant.
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Le problème vient du fait que l’application Student@work ne prend pas en compte cette limite trimestrielle bruxelloise. Beaucoup de jeunes qui respectent la règle des 650 heures ignorent donc qu’ils risquent de perdre leurs allocations. L’administration compétente reconnaît d’ailleurs que l’intégration des règles bruxelloises dans l’app serait “une piste intéressante“.
“Pour beaucoup d’étudiants, travailler n’est pas un luxe mais une nécessité“, souligne Mme Belguenani. “Ce sont des jeunes qui essaient de payer eux-mêmes leur loyer ou leurs études, qui soulagent leurs parents. Aujourd’hui, ils sont sanctionnés par des règles mal coordonnées et déconnectées de leur réalité. Ce n’est pas incitatif, c’est décourageant.”
Belga – Photo : BX1