Bruxelles : rassemblement contre la destruction de contraceptifs ordonnée par Trump
Une cinquantaine de militantes et militants se sont rassemblés jeudi, face à l’ambassade des États-Unis à Bruxelles à l’appel de plusieurs associations pour dénoncer la décision du président américain Donald Trump de faire détruire, pour plusieurs millions d’euros, des stocks de contraceptifs entreposés en Belgique.
“Nous ne laisserons pas ces produits être brûlés sans réagir”, ont affirmé avec force la Fédération laïque de centres de planning familial (FLCPF), Sensoa, 11.11.11 et l’International Planned Parenthood Federation (IPPF). On parle de 26 millions de préservatifs, de millions de boîtes de contraceptifs oraux et de centaines de milliers de contraceptifs implantables, pour une valeur totale de 9,7 millions de dollars (environ 8,36 millions d’euros) stockés à Geel en Campine.
Selon Sensoa, la Belgique avait proposé de racheter ce matériel, mais Washington a refusé. “Le président Trump brûle des vies et de l’argent” déplore l’organisation flamande, qui parle d’une décision “délibérément cruelle et moralement répréhensible”.
Les associations chiffrent les conséquences possibles à 362.000 grossesses non désirées, 161.000 naissances non planifiées, 110.000 avortements non sécurisés – dont certains illégaux – et 718 décès maternels évitables.
“Trump mène une guerre contre les femmes et exporte sa politique ultraconservatrice au reste du monde”, affirme la FLCPF. Les militants dénoncent aussi la confusion entretenue par Washington sur la quantité de contraceptifs stockés et leur date de destruction, estimant que la Maison-Blanche cherche à freiner la mobilisation.
Sara Schlitz, députée fédérale Ecolo, insiste : “Nous protestons contre cette décision immonde de détruire ces stocks. C’est complètement inadmissible que les politiques de Donald Trump s’étendent jusqu’à notre territorialité, notre souveraineté. Il faut que le gouvernement belge tienne tête. Nous constatons que le ministre des Affaires étrangères Maxime Prévot s’est montré très discret sur le sujet. Nous n’avons toujours pas de réponse officielle.”
“Le projet soutenu par Trump est une guerre contre les femmes, une guerre contre les minorités de genre et sexuelles, dénonce la députée socialiste Delphine Chabert. “On ne laissera jamais passer cela. Nous nous battrons toujours pour défendre le droit des femmes, pour avoir la possibilité de maîtriser, de contrôler leur corps, de choisir leur vie, leur futur.” Carine Thibaut, directrice générale d’Amnesty International Belgique francophone, parle d'”une situation kafkaïenne. “C’est un choix de l’administration Trump de faire la guerre aux femmes et aux personnes LGBTQIA+. Ce stock est payé. Des associations ont essayé de le récupérer, voire de l’acheter pour le distribuer. Le gouvernement Trump a toujours répondu qu’il n’en était pas question: il allait incinérer. Il l’a d’ailleurs redit il y a quelques jours au New York Times.”
Il y a une semaine, le New York Times a rapporté que l’Agence américaine pour la coopération au développement (USAID) avait détruit ces stocks, sur ordre de la Maison Blanche. Ce que le ministre flamand de l’Environnement Jo Brouns (CD&V) a immédiatement démenti.
Belga





