Le marché belge de la drogue de plus en plus complexe et risqué

Le marché belge de la drogue devient de plus en plus complexe et risqué, révèlent les données de l’Institut national de criminalistique et de criminologie (INCC).

L’instance centrale de recherche forensique en Belgique a établi ce constat après avoir analysé 2.354 échantillons à l’occasion de grands festivals en 2024 et 2025 (Tomorrowland et Extrema Outdoor).

“Les festivals nous permettent d’avoir une image en temps réel du marché de la drogue”, déclare Ine Van Wymersch, Commissaire nationale aux drogues. “C’est une mini société où l’offre et la demande se rencontrent. Les dealers n’hésitent pas à y tester de nouvelles substances”.

Les résultats de ces analyses, effectuées grâce à des laboratoires mobiles présents sur les sites des festivals, indiquent des dosages toujours plus élevés pour des drogues classiques telles que la MDMA, ainsi qu’une augmentation marquée des nouvelles substances psychoactives.

La MDMA, une des trois substances les plus présentes sur les festivals avec la cocaïne et la kétamine, est ainsi contenue à hauteur de plus de 200 mg dans environ un comprimé d’ecstasy sur trois. La kétamine, encore relativement neuve sur le marché belge, est devenue une des drogues les plus consommées.

Quelque 60 échantillons de “pink powders”, des mélanges contenant de la MDMA, de la kétamine, du 2C-B et de la caféine, ont été identifiés et signalés immédiatement aux autorités.

On note aussi l’émergence de vapes contenant des drogues, un phénomène qui dépasse le cadre des festivals et qui touche aussi un public plus jeune.

Les équipes de l’INCC n’ont analysé que les drogues saisies par la police. Les résultats des analyses ont été communiqués immédiatement au parquet, à la police, à Sciensano et aux organisateurs de festivals. “Ces analyses sont très importantes, elles nous permettent de savoir ce qui circule dans un festival, mais aussi dans la société en général”, avance Ine Van Wymersch. “Elles nous permettent aussi d’alimenter une base de données grâce à laquelle la police peut mieux cibler ses actions. Les services de secours peuvent aussi mieux cibler leurs interventions”. “C’est inquiétant de constater qu’il y a beaucoup plus de types de substances psychoactives qui circulent et que le dosage varie très fort et augmente. Personne ne sait vraiment ce qu’il consomme”, ajoute la Commissaire nationale aux drogues

Annelies Verlinden: “Les consommateurs de drogue ne savent pas ce qu’ils consomment”

Le marché de la drogue en Belgique a évolué, comme l’indique l’Institut national de criminalistique et de criminologie (INCC), qui a présenté mardi les résultats des 2.354 analyses effectuées sur des échantillons lors de plusieurs festivals en 2024 et 2025.

“Les drogues sont beaucoup plus complexes. Les consommateurs ne savent pas ce qu’ils consomment. C’est aussi un danger réel pour la santé publique”, déclare la ministre de la Justice Annelies Verlinden. “Lors des festivals, des procès verbaux ont été dressés contre les consommateurs mais aussi les dealers. Des procédures en justice ont été entamées. Toute personne qui contribue à un modèle aussi illégal et dangereux doit être mise devant ses responsabilités.”

Les laboratoires mobiles de l’INCC ont permis d’analyser les drogues saisies et d’avoir un retour immédiat. “Des pilules dangereuses ont pu être détectées. Les risques ont ainsi été limités et des vies ont été protégées”, affirme la ministre de la Justice. Celle-ci est consciente de mener un combat inégal face aux trafiquants de drogue. “Il ne faut pas être naïf. Les montants qui circulent dans la criminalité organisée sont énormes mais nous devons continuer à relever ce défi de taille avec les personnes et tous les moyens et toute l’expérience dont nous disposons. Cette approche, à savoir les tests de dépistage des drogues sur le terrain, résulte d’un choix clair, qui s’appuie sur la coopération et part d’une réalité concrète, que l’on peut déplorer mais c’est la réalité aujourd’hui”, considère la ministre.

Annelies Verlinden a en outre indiqué qu’elle comptait investir 655.000 euros dans l’INCC. “Il s’agit d’investir dans le personnel et les infrastructures”, dit-elle. L’INCC, qui a vu le jour en 1993, devrait disposer de nouveaux locaux fin 2029 sur le site de l’infrastructure vétuste actuelle à Neder-Over-Heembeek. “C’est une demande depuis la création de l’Institut”, souligne Pierre Van Renterghem, directeur général de l’INCC. “Le rôle de l’INCC a changé, passant de l’expertise judiciaire ponctuelle à une mission scientifique proactive. Nous sommes maintenant presque 200. Le bâtiment actuel est trop petit et trop vétuste. Il est occupé à pourrir sur pied.”

Belga

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