Un rassemblement organisé à Bruxelles en soutien à la militante marocaine Betty Lachgar
Un rassemblement de solidarité s’est tenu lundi devant l’ambassade du Maroc à Bruxelles en soutien à la militante féministe marocaine Ibtissame “Betty” Lachgar, incarcérée depuis le 10 août à Rabat pour “atteinte à l’islam”. Son procès, dont une audience était initialement prévue la semaine dernière, doit s’ouvrir mercredi.
Psychologue clinicienne de 50 ans, connue pour son combat en faveur des libertés individuelles, Betty Lachgar est poursuivie pour avoir publié une photo d’elle portant un t-shirt sur lequel figurait l’inscription “Allah is lesbian”. Elle risque jusqu’à cinq ans de prison.
Environ vingt personnes se sont rassemblées à l’appel du Collectif Laïcité Yallah, qui demande sa libération immédiate. “Nous sommes venus exprimer notre solidarité à Betty et aux militants pour les droits humains au Maroc”, a déclaré la politologue Djemila Benhabib. “Cette incarcération est indigne d’un pays qui respecte ses citoyens.”
L’écrivaine a rappelé que Betty Lachgar avait fondé il y a 15 ans le Mouvement alternatif pour les libertés individuelles. “Elle a choisi de défendre son athéisme et sa différence sexuelle. Nous voulons sensibiliser la Belgique à cette cause juste.”
Pour le comédien Sam Touzani, le cas illustre plus largement le manque d’attention portée aux atteintes à la liberté au Maroc : “Il y a des journalistes emprisonnés, des intellectuels assignés à résidence… mais on n’en parle pas ici. Il faut mesurer le courage de cette militante qui reste sur le terrain et risque sa vie.”
“Qu’un tel message puisse ouvrir un débat est normal dans un pays comme le Maroc, mais qu’il mène en prison, c’est de la folie”, regrette Nidal, de l’Association marocaine des droits humains.
L’article 267-5 du Code pénal marocain punit de six mois à deux ans de prison ferme “quiconque porte atteinte à la religion musulmane”, voire cinq ans si l’infraction est commise en public.
Belga





