Une ONG bruxelloise découvre des millions d’images d’abus sexuels sur mineurs partagées sur le réseau social X

L’ONG bruxelloise Alliance4Europe a porté plainte contre X (anciennement Twitter), car des millions d’images d’abus sexuels sur mineurs sont partagées via le réseau social. Le dossier a été transmis à la Commission européenne, à la police et au parquet de Bruxelles, ont rapporté dimanche HLN et VTM. Childs Focus a également été avisé des faits.

Alliance4Europe étudie habituellement les fausses informations et l’influence étrangère. L’organisation a découvert les faits par hasard lors d’une enquête sur les campagnes d’influence russes. Au cours de cette enquête, ses chercheurs sont tombés sur un réseau de comptes qui distribuaient des images d’abus sexuel sur mineurs. Il s’agissait de mineurs de tous âges, qui subissaient des abus sexuels de diverses manières. Les images étaient diffusées via des bots ou des comptes automatisés, dont certains avaient été piratés et d’autres créés spécialement à cet effet, qui utilisaient des hashtags pour attirer les utilisateurs de X vers les images.

Parfois il s’agissait de hashtags liés à du matériel pornographique impliquant des adultes, parfois de hashtags directement liés à des images d’abus sexuel sur mineurs, mais tout aussi souvent d’hashtags innocents tels que “mom” ou “teenager”. De plus, lorsque quelqu’un recherchait l’un des hashtags, X en suggérait d’autres associés qui étaient également promus par le réseau. Les comptes bot attiraient les utilisateurs de X avec de courtes vidéos, puis les redirigeaient vers des dossiers contenant des images d’abus sexuel sur mineurs, vers des canaux et groupes Telegram ou Discord où de telles images étaient visibles, des sites de rencontres, des sites où des outils potentiellement frauduleux étaient vendus pour pirater des comptes Snapchat et des sites permettant de télécharger des applications de messagerie sécurisées afin de partager des images d’abus sexuel sur mineurs.

Sur l’un des sites découverts par Alliance4Europe, des abonnements à ce type de matériel étaient même vendus. Les paiements sur ces sites s’effectuaient via PayPal ou Bitcoin.

“Le problème est plus large que X”

Chaque message publié par l’un des comptes impliqués était immédiatement commenté par des dizaines d’autres comptes bots, de sorte que le post initial apparaissait en tête lorsque un utilisateur de X cherchait le hashtag utilisé. Plusieurs publications ont reçu plus de 200 commentaires de comptes bots et ont été visionnées jusqu’à 30.000 fois. Alliance4Europe a examiné le réseau pendant trois jours, du 18 juillet au 22 juillet, et est tombé sur plus de 150 comptes. Pendant ces trois jours, des comptes ont également été créés en continu.

L’organisation a saisi la police belge et Child Focus le 18 juillet, et a également informé X lui-même. La plateforme a ensuite pris un certain nombre de mesures, notamment la suspension de comptes et la suppression de certains hashtags, mais selon Alliance4Europe, cela n’a pas arrêté le réseau. Certains comptes suspendus étaient de nouveau actifs après une semaine, et dès que le chercheur d’Alliance4Europe avait fait vérifier qu’il était majeur, il pouvait à nouveau accéder sans obstacle à des images d’abus sexuel sur mineurs.

Chez Child Focus, l’enquête d’Alliance4Europe est prise très au sérieux, affirme la responsable Tijana Popovic. “Lorsque l’organisation nous a contactés à ce sujet, nous avons immédiatement engagé des échanges et vérifié si nous avions nous aussi reçu de tels signalements. Nous avons également contacté notre réseau international de partenaires pour voir s’ils avaient déjà reçu de tels signalements. Le coordonnateur fédéral des services numériques a également été informé, et le rapport d’Alliance4Europe a été transmis à la Commission européenne.”

La Commission peut ouvrir une enquête sur la plateforme, exhorter X à traiter des problèmes comme ce réseau, et si cela ne se produit pas, infliger des amendes ou restreindre l’accès à la plateforme. Ce ne serait pas la première fois que la Commission ouvre une enquête sur X. “Mais le problème est plus large que X“, pointe Tijana Popovic. “Nous constatons que sur de nombreux réseaux sociaux, la modération du contenu est réduite, ou que les réseaux fonctionnent entièrement de manière chiffrée, de sorte qu’il devient presque impossible d’exercer un contrôle. Quoi qu’il en soit, le signalement reste crucial. Quiconque tombe sur de telles images doit le signaler immédiatement.”

Avec Belga

BX1
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