Occupation symbolique de bureaux de partis pour exiger des sanctions contre la situation à Gaza

Objectif: remettre aux partis le texte publié dans la matinée et demander une réponse claire aux deux questions posées dans l’appel. Les signataires exigent que les trois partis, qui font partie de la majorité Arizona, traduisent leurs déclarations publiques en actes politiques, face à ce qu’ils qualifient de génocide en cours à Gaza.

Trois groupes de représentants d’organisations signataires de l’appel “Agissez aujourd’hui” se sont rendus vendredi midi aux sièges de Vooruit, du CD&V et des Engagés.

■ Interview de Thierry Bodson, président de la FGTB au micro de Simon Breem 

Au siège des Engagés, les manifestants ont été reçus par Gauthier de Sauvage, secrétaire général du mouvement. Le président de parti, Yvan Verougstraete, était absent. Au boulevard de l’Empereur, Conner Rousseau, président de Vooruit, a accepté de recevoir la délégation. Du côté du CD&V, les manifestants sont également allés remettre leur texte et faire part de leur exigence d’une réponse. Ils étaient une petite centaine de représentants au total. Les militants affirment qu’ils resteront sur place, et qu’ils sont prêts à y dormir si nécessaire, armés de sacs de couchage et de casseroles pour faire du bruit, tant que Vooruit, le CD&V et les Engagés ne répondent pas explicitement aux deux questions suivantes: sont-ils prêts à imposer au gouvernement une décision courageuse et immédiate? Et si les autres partis (MR et N-VA) campent sur leur position de “soutien inconditionnel” au gouvernement israélien, sont-ils prêts à chercher une majorité alternative au parlement sur ce dossier?

L’action est menée de manière pacifique. Elle fait suite à un appel signé par une cinquantaine d’organisations et des centaines de personnalités issues des mondes culturel, scientifique, syndical, social ou religieux. Les signataires dénoncent l’inaction politique belge face à l’utilisation de la famine comme arme de guerre à Gaza, et réclament des mesures immédiates: sanctions à l’encontre d’Israël, interdictions, reconnaissance de la Palestine et pressions diplomatiques.

Citoyens, organisations au bureau des Engagés. ©S.B

Du côté du siège du CD&V, la police déloge les occupants.

Une cinquantaine d’organisations somment Vooruit, le CD&V et Les Engagés d’agir pour Gaza

“Des paroles stériles sont pires que le silence complice : agissez aujourd’hui!”, écrivent-elles dans un communiqué commun cosigné par des personnalités du monde culturel, scientifique, social, sportif ou religieux, et des centaines de citoyens.

Une cinquantaine d’organisations ont interpellé vendredi les dirigeants de Vooruit, du CD&V et des Engagés, les exhortant à “passer aux actes sans aucun délai” face à la situation humanitaire dramatique dans la bande de Gaza.

Ces organisations dénoncent ce qu’elles qualifient de “génocide télévisé”, soulignant que “les rapports officiels, les données chiffrées et les positions des juridictions internationales confirment l’ampleur des crimes en cours“, et rappellent que même certaines ONG israéliennes comme B’Tselem ou Physicians for Human Rights parlent désormais de génocide. Elles insistent sur le fait que la majorité écrasante de la population belge soutient l’adoption de sanctions immédiates contre le gouvernement israélien, ce qui confère selon elles une légitimité démocratique forte à leur appel. Elles appellent le gouvernement fédéral à prendre des mesures concrètes, s’inspirant de l’exemple de pays comme l’Espagne, l’Irlande ou les Pays-Bas.

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Parmi les leviers cités : reconnaissance immédiate de la Palestine, interdiction de production et de transit d’armes, renvoi de l’ambassadeur israélien ou encore exclusion de la plateforme Swift. Les signataires rappellent que ces mesures ont été mises en œuvre dans d’autres États européens sans attendre de consensus au niveau de l’Union européenne, démontrant qu’une action unilatérale est non seulement possible mais urgente. Si elles saluent l’évolution du discours de Vooruit, du CD&V et des Engagés, elles déplorent le manque d’actions concrètes. “Trois partis sur cinq, c’est la majorité de ce gouvernement“, rappellent-elles, en les appelant à imposer une décision “courageuse et immédiate”, quitte à provoquer une crise gouvernementale. “Qu’il y ait dans leur gouvernement deux partis qui nient le génocide en cours, ce n’est pas notre choix : c’est le leur.”, écrivent-elles encore. Les signataires leur posent deux questions directes : sont-ils prêts à imposer une décision immédiate au sein du gouvernement, quitte à en faire une crise ? Si certains partenaires refusent toute mesure contre Israël, sont-ils disposés à chercher une majorité parlementaire avec d’autres partis démocratiques ? “Si vous ne répondez pas clairement ‘oui’ à ces deux questions, alors, par pitié… il serait plus décent de vous taire”, conclut le texte.

ONG, collectifs féministes, juristes…

Parmi les organisations à l’origine de l’appel figurent notamment la CNE (CSC), la FGTB, Greenpeace Belgique, le CNCD-11.11.11, Oxfam, la Mutualité chrétienne, la Ligue des Droits Humains, la Fédération des Étudiant·e·s Francophones (FEF), Lire et Écrire Wallonie, PAC (Présence et Action Culturelles), Vrede vzw, SOS Gaza, ou encore la Plate-forme citoyenne de soutien aux réfugiés. La liste inclut également des collectifs féministes, des associations de juristes, de professionnels de la santé, d’enseignants, d’artistes et de mouvements de jeunes. Cette pluralité d’acteurs renforce, selon les organisateurs, le caractère transversal, citoyen et non partisan de leur démarche.

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De nombreuses personnalités ont également apposé leur signature, dont Thierry Bodson (président de la FGTB), Marie-Hélène Ska (secrétaire générale de la CSC), Jean-Pascal Labille (Solidaris), David Van Reybrouck (auteur), Marius Gilbert (ULB), Miranda Ulens (FGTB), Alexis Deswaef (FIDH), Bernard Foccroule (compositeur), Myriam Leroy (autrice), Marc Van Ranst (virologue, KULeuven), Thomas Hertog (cosmologue), Reginald Moreels (ancien secrétaire d’État CD&V), ou encore Françoise Tulkens (ancienne juge à la CEDH). Ils s’ajoutent à des centaines d’autres signataires issus du monde associatif, académique, syndical ou artistique.

Belga

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