“Ceux qui n’ont pas aimé la première présidence de Trump vont détester la deuxième”
Le candidat républicain Donald Trump a revendiqué la présidence des États-Unis lors de son discours prononcé depuis son QG en Floride ce mercredi.
■ Analyse avec Amine Ait Chaalal, professeur de relations internationales à l’UCLouvain, invité de Bonjour Bruxelles.
“Nous avons écrit l’histoire […] Ce sera l’âge d’or de l’Amérique“, a-t-il déclaré à ses supporters. Il s’agit “d’une magnifique victoire qui nous permet de redonner sa grandeur à l’Amérique“. L’ex-président a remercié “le peuple américain pour cet honneur extraordinaire” de l’avoir élu 47e président des États-Unis. “Je me battrai pour vous avec la moindre des fibres de mon corps. Nous avons besoin d’une Amérique forte et sûre que vos enfants méritent“, a-t-il poursuivi.
Le candidat républicain a déjà remporté 267 grands électeurs, contre 224 pour la candidate démocrate Kamala Harris. Le milliardaire a conquis les États cruciaux de Pennsylvanie, de Géorgie et de Caroline du Nord. Sa déclaration a légèrement anticipé les résultats des élections. Il ne dispose pas encore des 270 voix électorales nécessaires pour remporter la présidence, même s’il semble très peu probable qu’il perde.
“Je pense que nous venons d’assister au plus grand retour politique de l’histoire des États-Unis d’Amérique“, a déclaré le colistier du candidat républicain Donald Trump, J.D. Vance, depuis le QG de campagne du parti en Floride. “Eh bien, Monsieur le Président, je vous remercie de m’avoir permis de vous suivre dans cet incroyable voyage, je vous remercie pour la confiance que vous m’avez accordée“, a débuté le membre du Parti républicain, âgé de 40 ans.
“Je pense que nous venons d’assister au plus grand retour politique de l’histoire des États-Unis d’Amérique. Sous la présidence de Trump, nous ne cesserons jamais de nous battre pour vous, pour vos rêves, pour l’avenir de vos enfants. Et après le plus grand retour politique de l’histoire américaine, nous mènerons le plus grand retour économique sous l’égide de Donald Trump“, a-t-il poursuivi.
A l’Europe de prendre son destin en main, jugent plusieurs partis francophones
“Félicitations aux États-Unis d’avoir réalisé ce grand exercice démocratique avec succès et sans trouble, ainsi qu’au vainqueur Donald Trump. Au lieu de commenter, voire de se lamenter pour certains, l’Europe doit plutôt saisir cette élection comme une opportunité de prendre son destin en main avec une véritable stratégie d’autonomie industrielle, agricole, militaire et énergétique, en parfaite collaboration avec nos alliés, dont les USA. La démocratie a parlé, aux Européens de penser à l’intérêt de l’Europe, sans naïveté”, a déclaré le président du MR, Georges-Louis Bouchez, sur X.
Au PS, au PTB, chez Ecolo mais aussi au centre, le ton était bien différent. “La réélection de Donald Trump marque un tournant inquiétant pour la démocratie et les droits fondamentaux. Ce retour au pouvoir renforce des dynamiques autoritaires et menace les acquis sociaux. Plus que jamais, restons mobilisés pour défendre les valeurs de justice, d’égalité et de liberté”, a lancé le PS. Pas question de se résigner, a ajouté le président Paul Magnette. “Ce que Trump et ses amis espèrent, c’est notre résignation. Nous n’allons pas leur donner cette chance”. Le président du PTB, Raoul Hedebouw, s’est fendu d’un long texte. “Nous apportons notre soutien au peuple américain qui sera confronté à un régime oligarchique, agressif et autoritaire”, a-t-il affirmé. Adversaire de l’alliance atlantique, il enfonce le clou. “L’élection de Trump est un appel pour que l’Europe se déscotche au plus vite de la politique des USA et développe sa propre voie. En dialogue avec toutes les parties du monde et loin des logiques de blocs”.
“Un jour noir”, ont clamé les co-présidents d’Ecolo, Marie Lecocq et Samuel Cogolati. “L’égalité. La décence. La liberté. La fraternité. Le respect des limites planétaires. Toutes nos valeurs sont piétinées par Donald Trump, le Président le plus dangereux jamais élu à la tête des USA”, a affirmé M. Cogolati. Mme Lecocq voit aussi dans cette victoire celle du “climatoscepticisme”.
Au centre, c’était également l’appel à une affirmation de l’Europe qui dominait. “Face à la victoire de Trump et à la montée en puissance des autocraties, nous avons besoin de plus d’Europe et d’oser défendre avec encore plus de force, le modèle européen. Il faut d’urgence mettre en œuvre le rapport Draghi; il faut une Europe forte, indépendante. J’en appelle aux leaders européens: levez-vous, dépassez vos divergences pour que nous relancions, ensemble, le projet européen!” a déclaré l’eurodéputé Yvan Verougstraete (Les Engagés).
“L’élection de Trump est une catastrophe pour la démocratie et ses valeurs, pour les femmes, les minorités, l’Europe et le climat. Le succès de cette politique d’insultes, d’amalgames et de haine, qui sévit aussi chez nous, nous contraint à résister et à prendre notre destin en main”, a souligné la présidente de DéFI, Sophie Rohonyi.
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