L’ouverture de la prison de Saint-Gilles prolongée : pourquoi les détenus ne sont-ils pas envoyés à Haren ?
Alors qu’il était prévu qu’elle ferme d’ici la fin de l’année, la prison de Saint-Gilles restera encore ouverte quelques temps. En cause : la surpopulation carcérale.
Si, à ce stade, on ne sait pas encore de quel délai il s’agit, l’administration pénitentiaire a confirmé à Bruzz que la prison accueillera toujours bien des détenus en 2025. La prison de Haren, qui avait été conçue pour prendre le relais des vieilles prisons de Forest, Berkendael et Saint-Gilles, est déjà surpeuplée, avec 1.116 prisonniers pour une capacité prévue de 1.035 détenus.
La prison de Saint-Gilles, elle, compte actuellement 496 détenus, c’est moins que sa capacité maximale de 515 places, mais impossible de transférer ces détenus saint-gillois à Haren déjà surpeuplée. Saint-Gilles s’avère donc encore indispensable, explique la porte-parole de l’administration pénitentiaire.
Du côté du gouvernement fédéral, le ministre de la Justice a indiqué dans une réponse à un parlementaire que la possibilité de maintenir la prison ouverte plus longtemps est à l’étude. Quant aux syndicats, le président bruxellois du SLFP Prisons a confirmé que la situation restait tenable pour l’instant à Saint-Gilles.
Reste que la prison de Saint-Gilles est bien loin d’être optimale. Le bâtiment date de 1884, et est régulièrement pointée du doigt : cas de gale, rats, saleté, entre autres.
Les “solutions” de l’Arizona
Avec un gouvernement en affaires courantes, difficile de dénouer le problème. Tous renvoient au futur gouvernement fédéral Arizona qui, de son côté, a déjà plusieurs pistes pour lutter contre la surpopulation carcérale.
Dans une note dévoilée par La Libre, le futur exécutif veut d’abord viser les détenus étrangers. Les condamnés qui n’ont pas de droit de séjour et pas la nationalité belge doivent de préférence purger leur peine dans leur pays d’origine, lit-on dans cette note. Et cela, via des accords avec d’autres pays. L’idée aussi de construire ou de louer des prisons hors Belgique pour que ces détenus étrangers en situation irrégulière puissent y purger leur peine avant d’être expulsés dans leur pays d’origine. Et puis autres pistes : celle de bateaux-prisons, mais aussi de villages de conteneurs, pour créer temporairement des places supplémentaires.
Quant au problème de manque de personnel, les partenaires de l’Arizona entendent renforcer l’attractivité et accélérer les procédures de recrutement, mais aussi faire appel temporairement à des acteurs privés.
■ Les explications d’Arnaud Bruckner dans le 12h30