Accord MR-Les Engagés: une reconnaissance de la culture bien accueillie après les années Covid

La déclaration de politique communautaire présentée jeudi par le MR et les Engagés reconnaît la place “essentielle” de la culture dans la vie démocratique. Une validation bien accueillie par les acteurs du monde culturel après plusieurs années de crises.

“Pour le secteur culturel, on a entendu des choses très positives”, résume Liesbeth Vandersteene, directrice de l’ASBL Astrac, un réseau de professionnels des centres culturels. Liberté associative, accessibilité, besoin focus sur le jeune public… “On ne peut pas être en désaccord avec les grands principes avancés”, dit-elle. Les centres culturels se réjouissent de la volonté de renforcer le dialogue entre les niveaux de pouvoir. Leur financement dépend en effet à la fois de la Région et de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

L’accord de gouvernement prévoit de mener les centres culturels à diffuser davantage de spectacles. Ce point surprend Patricia Santoro, directrice de l’Association des centres culturels, car ces lieux couvrent déjà 70% de la diffusion et sont le premier diffuseur en Fédération Wallonie-Bruxelles. “Quels seront les moyens consacrés à cette ambition? Les spectacles coûtent toujours plus cher et certains centres culturels n’ont pas leur propre de salle”, fait remarquer Liesbeth Vandersteene. Se concentrer sur le volet artistique pourrait aussi empêcher les centres culturels de mener à bien leurs autres missions (d’éducation permanente notamment), craignent-ils.

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Françoise Havelange, pour la Fédération des employeurs des arts et de la scène (FEAS), voit d’un bon oeil les ambitions de simplification administrative et de transparence annoncées. “Il y a une démarche qui se veut ouverte. Je ne vois pas de remise en question des méthodes de subventions, au contraire une proposition de chercher d’autres modes de financement”, réagit-elle. Du côté de l’éducation permanente, on accueille positivement la volonté de soutenir le secteur ainsi que son évolution, comme l’explique Farah Ismaïli, directrice de la Fédération des Employeurs des Secteurs de l’Education Permanente et de la Formation des Adultes (FESEFA).

Un bémol toutefois: le financement à 100% du décret éducation permanente n’est pas mentionné dans l’accord. Les acteurs du secteur demandent depuis plus de 20 ans que le financement soit complété, car ils doivent actuellement remplir toutes leurs obligations décrétales avec 91% du financement, explique Mme Ismaïli. Une enveloppe de 4 millions d’euros doit permettre de combler des emplois permanents et des activités de fonctionnement. La révision de l’Aide à la promotion de l’emploi (APE), dont le budget sera transféré aux ministres compétents, est vue comme une “bonne idée” à condition qu’elle soit concertée. “On serait plus autonomes dans le choix des travailleurs qu’on souhaite engager avec ces moyens”, note Farah Ismaïli.

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Belga

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12 juillet 2024 - 18h05
Modifié le 12 juillet 2024 - 18h05