“Le libre échange, c’est une chose. Mais la nécessité de relocaliser l’alimentation, c’est aussi très important”

Benoit Hellings, échevin du Climat et des Sports à la Ville de Bruxelles (Ecolo) était l’invité de 7h50 dans Bonjour Bruxelles ce jeudi. Il répondait aux questions de Fabrice Grosfilley.

Ecolo, partenaire de la majorité en Fédération Wallonie-Bruxelles, a exigé mercredi une adaptation urgente du décret paysage pour éviter l’exclusion de nombreux étudiants de l’enseignement supérieur à la rentrée prochaine. En 2021, à l’initiative de la ministre Valérie Glatigny (MR), la majorité PS-MR-Ecolo en FWB avait modifié le décret paysage pour resserrer les conditions de réussite des étudiants du supérieur. Selon la Fédération des étudiants francophones (FEF), un étudiant sur trois en FWB, soit plus de 70.000 étudiants, serait aujourd’hui menacé d’être exclus de l’enseignement supérieur à partir de la rentrée prochaine.

Interrogé à ce propos dans la matinale de BX1, Benoit Hellings déclare :”A Bruxelles, on a beaucoup d’écoles supérieures et beaucoup d’étudiants. On constate que la précarité, ce n’est pas un fantasme de la FEF. C’est une réalité. Un tiers d’étudiants risque d’être exclu. C’est très, très grave. Et à l’échelle de Bruxelles, c’est une catastrophe.”

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Pour de l’alimentation durable

L’échevin est également revenu sur le conflit qui oppose la Commission européenne et les Cuisines Bruxelloises. Selon L’Echo, l’Europe a recalé une partie du Plan Climat de la Ville de Bruxelles qui entendait fixer pour 2030 un minimum de 50% de produits locaux et durables dans les préparations des Cuisines (elles fournissent notamment les crèches, les hôpitaux ou encore les maisons de repos). La commune demande à la Commission de revoir ces règles.

Nous respectons les règles, donc nous avons changé le Plan Climat. Mais on avait vraiment envie que cette manne d’argent public puisse servir à nourrir une cellule locale et servir à des agriculteurs bios qui ont fait le choix des bons produits”, déplore Benoit Hellings. “Le libre échange, c’est une chose. Mais la nécessité de relocaliser l’alimentation au plus proche de l’endroit où elle est consommée, c’est aussi très important en termes économiques, sociaux et environnementaux.” Il demande donc à la Commission européenne de revoir sa copie et de créer une exception alimentaire.

En attendant que les règlements européens changent, la Ville de Bruxelles a trouvé une autre formule : mettre des terrains à Sterrebeek à la disposition des Cuisines Bruxelloises pour qu’elles puissent y cultiver leurs propres légumes. “Des maraîchers vont avoir accès à la terre. La commune a des terrains sur lesquels elle fait pousser des arbres, des buissons et des plantes. On va donc mettre 2,7 hectars à des maraîchers qui auront fait le choix du bio et ils vont irriguer les Cuisines Bruxelloises.”

Rédaction