Plusieurs instances appellent à une politique du médicament plus juste

Plusieurs mutuelles, syndicats et ONG lancent vendredi un appel au gouvernement belge et au ministre fédéral de la Santé publique pour qu’ils œuvrent à une politique du médicament plus juste et plus transparente à l’échelle européenne.

L’initiative, d’une politique du médicament plus juste, appelée FairFarma, formule huit revendications prioritaires visant à améliorer l’accessibilité financière et la disponibilité des médicaments.

“En Belgique et en Europe, la politique en matière de médicaments se trouve à un moment clé. Les prix augmentent, les budgets sont sous pression et les pénuries se multiplient”, soulignent les signataires, dont la Mutualité chrétienne et Solidaris. “Si nous n’agissons pas, l’accès aux médicaments sera de plus en plus menacé.”

Parmi les revendications, les organisations demandent à ce que les prix des médicaments soient négociés sur base du modèle du “fair price” développé par l’Association Internationale de la Mutualité (AIM).

Un prix juste

Ce modèle, appliqué à l’échelle européenne, fixe un prix des médicaments plus juste pour les patients tout en garantissant des marges raisonnables pour le secteur pharmaceutique.

“Appliqué à la Belgique, il permettrait de faire baisser le prix de certains traitements contre le cancer jusqu’à 18 fois le prix actuel”, précisent les organisations. Les signataires demandent également plus de transparence quant aux processus de négociation des prix des médicaments. Ils appellent le gouvernement à “exiger des entreprises pharmaceutiques qu’elles mettent à disposition toutes les informations relatives au coût de la recherche et du développement d’un nouveau médicament”. 

► Relire | L’ULB participe à la découverte d’un médicament contre des tumeurs et métastases

L’initiative prône en outre la fin des contrats secrets entre les États et les firmes pharmaceutiques. En 2020, en Belgique, 22% du budget total pour le remboursement des médicaments a été utilisé pour des traitements en contrats secrets alors que ce n’était que 2% en 2013, selon l’initiative.

Par ailleurs, FairFarma estime que le gouvernement doit encourager la recherche dans les domaines qui ont été publiquement définis comme prioritaires, indépendamment de la marge bénéficiaire potentielle qu’elle peut représenter.

Les signataires, parmi lesquels on retrouve également plusieurs ONG telles que CNCD-11.11.11, Oxfam et Médecins du Monde, insistent en outre sur la disponibilité continue des médicaments et appellent à sanctionner les entreprises qui ne sont pas en mesure de justifier pourquoi elles ne peuvent ou ne souhaitent plus fournir un médicament de manière temporaire ou définitive.

Belga