1er octobre : ce qui change à partir d’aujourd’hui en Région bruxelloise
Interdiction des sachets de nicotines, indexation des loyers énergivores, disparition de Thalys… Octobre est arrivé et avec lui son lot de changements. À partir d’aujourd’hui, de nouvelles règles entrent en vigueur.
Au niveau de la santé, trois éléments changent : la Belgique interdit les sachets de nicotine, des consultations gratuites chez le médecin pour les jeunes en situation de précarité et les pharmaciens vont pouvoir vacciner les patients contre la grippe.
Interdiction des sachets de nicotine
Selon un arrêté royal pris en mars dernier, les sachets de nicotine ne pourront plus être commercialisés en Belgique. Dans le cadre du plan anti-tabac signé par le ministre fédéral de la Santé et 23 autres ministres, un arrêté royal a été publié le 14 mars dernier, annonçant l’interdiction de la vente des sachets de nicotine, un produit souvent aromatisé qui peut être placé sous la lèvre supérieure pour permettre la diffusion de nicotine dans le sang.
Le taux de nicotine de ce produit sans tabac peut atteindre jusqu’à 90 mg, soit près de neuf fois le taux d’une cigarette normale. Plusieurs études scientifiques ont souligné les dangers de ces “pouches” de nicotine, en particulier pour les jeunes. Ils contiennent en effet suffisamment de nicotine pour provoquer une dépendance et avoir un effet néfaste sur le cerveau. Si la vente en gros est interdite depuis le 1er juillet, celle au détail restait autorisée jusqu’au 1er octobre 2023 afin de permettre aux détaillants d’écouler leur stock. La British American Tobacco (BAT), qui produit des sachets de nicotine, a toutefois saisi le Conseil d’État pour demander l’annulation de l’arrêté royal interdisant la vente de ces produits.
Consultations gratuites pour les jeunes en situation de précarité
Jusqu’à 25 ans, les jeunes financièrement vulnérables pourront aller chez le médecin gratuitement. Le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke souhaite que les soins soient abordables pour tous. Si un jeune de moins de 25 ans est issu d’une famille ayant droit à une allocation majorée, il n’aura plus à payer la consultation chez un médecin généraliste ou un spécialiste, s’ils sont conventionnés.
Le vaccin contre la grippe
Concernant les pharmaciens, ils pourront désormais administrer le vaccin contre la grippe comme les médecins. Une mesure prise par le ministre de la Santé Frank Vandenbrouck afin d’augmenter la couverture vaccinale de la population.
Les pharmaciens avaient déjà été impliqués dans la campagne de vaccination contre le Covid-19 au cours de l’hiver 2022. Il était alors également possible de se rendre chez son pharmacien pour se faire vacciner contre la grippe, sans prescription d’un médecin traitant. Pour l’hiver 2023, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) recommandent de combiner une campagne de rappel pour le vaccin contre le Covid-19 avec la vaccination contre la grippe. Le Conseil supérieur de la Santé (CSS) et la Conférence interministérielle Santé publique (CIM) ont suivi cette recommandation.
Du 1er octobre au 31 décembre, toute personne qui le souhaite pourra dès lors se faire vacciner contre la grippe ainsi que contre le Covid-19 chez les pharmaciens équipés et ayant suivi une formation à cet effet. “Dans 11 pays européens qui nous entourent, comme la France ou l’Allemagne, la vaccination contre la grippe par les pharmaciens est autorisée depuis longtemps. Nous constatons que la couverture vaccinale est plus élevée dans ces pays, précisément parce que les pharmaciens ont de nombreux contacts avec la population“, a souligné Frank Vandenbroucke. Présenté début août par le ministre, le projet de loi doit encore être approuvé par un vote au parlement fédéral ces prochains jours avant d’entrer en vigueur. L’Absym a déploré la mesure, soulignant que cette extension du droit de vaccination pour les pharmaciens était “totalement inacceptable” et “dévalorisait le travail de qualité des médecins généralistes”.
Le gaz : son tarif et un indice unique
Au niveau de l’énergie, c’est surtout de nouvelles mesures autour du gaz naturel.
Pour commencer, les contrats seront plus clairs grâce à un indice unique. Plus précisément, Fluxys, le gestionnaire du réseaux gazier à décider de fusionner deux service de negoce de gaz existant en un seul indice ZTP ( Zeebrugge Trading Point).
Un contrat de gaz naturel reprend une formule tarifaire complexe, basée sur différents paramètres. Parmi ceux-ci, l’indice de prix retenu par le fournisseur pour calculer la facture. Cet indice est variable et suit les prix pratiqués sur les bourses d’échange de gaz. Plusieurs cotations sont en vigueur en Europe, dont celle de référence actuellement est l’indice TTF néerlandais. En Belgique, deux services de négoce de gaz coexistent pour le moment. Le “ZTP notional” et le “ZTP physical” ont longtemps répondu aux diverses préférences des parties sur le marché de gros. Dans un souci de clarté, le gestionnaire va fusionner ces deux services “pour tenir compte de la nouvelle dynamique sur le marché de gros“. Cette démarche permettra de passer à un système plus simple où tous les volumes de négoce de la zone de marché belge et luxembourgeoise sont regroupés en un seul point: le ZTP. La fusion a été approuvée par la Creg. Grâce aux bonnes connexions du réseau belge à toutes les sources pour le marché de l’Europe du Nord-Ouest, l’indice ZTP était en moyenne 14 % plus bas que l’indice TTF néerlandais l’année dernière.
Puis, la deuxième modification porte sur le tarif social du gaz naturel. Il augmente de près de 10%. Les tarifs sociaux, d’application au quatrième trimestre 2023, augmenteront le 1er octobre de 9,6% pour le gaz naturel alors qu’ils reculeront en moyenne de 2% pour l’électricité, a rapporté la Creg, la commission de régulation de l’électricité et du gaz.
Dès le 1er octobre, le tarif social pour le gaz passera à 4,902 centimes par kilowattheure, TVA comprise. Celui-ci restera actif pour tout le quatrième trimestre de 2023. Pour l’électricité, le tarif social (monohoraire), par exemple, s’établira à 21,568 centimes par kilowattheure, TVA comprise, un niveau au plus bas depuis deux ans. Le tarif social est un prix réduit pour certaines catégories de personnes ou de ménages aux revenus modestes ou bénéficiant d’un appartement social. Il est appliqué aux nouveaux ayant-droits tous les trimestres et reste octroyé jusqu’à la fin de l’année civile.
Revalorisation des salaires des policiers
Les policiers bénéficieront d’une augmentation de salaire, dès le 1er octobre, pour la première fois depuis la réforme des polices.
Cette décision émane d’un accord conclu il y a plus d’un an et demi entre la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden (CD&V) et les syndicats de police, et qui aurait dû entrer en vigueur le 1er janvier. Cependant, lors de l’élaboration du budget 2023, le gouvernement a décidé, au grand dam des syndicats, de reporter sa mise en œuvre et de l’étaler dans le temps. Au 1er octobre, les agents recevront donc 45% de l’augmentation salariale convenue. Deux nouvelles augmentations auront lieu en octobre des deux prochaines années. Par ailleurs, les policiers toucheront, aussi à partir du mois d’octobre, une prime pour le télétravail semblable à celle qui s’applique aux fonctionnaires fédéraux.
Disparition de la marque Thalys
C’est la fin de la marque Thalys. Le nom des célèbres trains à grande vitesse rouges ayant relié Bruxelles à Paris dans un premier temps et qui ont ensuite vu le réseau de villes desservies s’étendre vers les Pays-Bas et l’Allemagne. Il faudra désormais s’habituer à appeler ces trains des Eurostar.
Image : Arnaud Bruckner
La fusion d’Eurostar, ces TGV bleu et jaunes reliant les capitales française et belge à Londres, et de Thalys avait été annoncée en 2019. Depuis mai de l’année dernière, les deux opérateurs sont regroupés au sein d’une même entité, le Groupe Eurostar, basé à Bruxelles. Son nouveau logo est d’ailleurs progressivement apposé sur les différents trains du groupe. L’étape suivante du processus de fusion interviendra dimanche avec la fin de la marque Thalys. Un nouveau site internet et une nouvelle application mobile verront le jour à la mi-octobre. Un nouveau programme de fidélité sera également lancé. Les clients de Thalys sont informés depuis plusieurs mois déjà de l’évolution vers le nouveau nom. Des équipes supplémentaires seront en outre déployées dans les gares et au sein du service à la clientèle afin d’informer les voyageurs, qui devront s’habituer à lire “Eurostar” à côté de la destination Paris-Nord ou Bruxelles-Midi sur les tableaux d’affichage, reconnait-on au sein de l’entreprise ferroviaire.
Ca.Pa avec Belga