Procès des attentats : “Sa décision a permis volontairement d’épargner des dégâts humains” plaide la défense de Mohamed Abrini

Les avocats de Mohamed Abrini ont plaidé ce jeudi matin l’application de l’article 62 du code pénal et des circonstances atténuantes.

Me Stanislas Eskenazi et Me Laura Pinilla, les conseils de Mohamed Abrini, ont plaidé, à titre principal, l’application de l’article 62 du code pénal pour leur client, jeudi matin devant la cour d’assises de Bruxelles. À titre subsidiaire, les avocats ont demandé à la cour de reconnaître au Molenbeekois de 38 ans des circonstances atténuantes, ce qui ferait dès lors descendre sa peine en deça du minimum légal prévu pour les crimes dont il a été reconnu coupable.

Article 62

Mes Eskenazi et Pinilla ont estimé que la cour doit appliquer l’article 62 dans le cas de leur client et qu’elle ne peut donc pas prononcer de peine à l’encontre de Mohamed Abrini. Cet article du code pénal stipule qu’en cas de concours de crimes (plusieurs infractions commises avant que l’une d’entre elles ne soit jugée) la peine la plus lourde s’applique. Or, Abrini a déjà été condamné pour les attentats à Paris à une peine de prison à perpétuité incompressible avec 22 ans de sûreté.

A titre subsidiaire, si la cour ne devait pas les suivre sur leur première demande, les deux pénalistes ont sollicité qu’elle retienne des circonstances atténuantes dans le chef d’Abrini, qui feraient automatiquement descendre la peine en deça du minimum légal prévu pour les crimes dont il est coupable, soit en dessous de 30 ans de prison.

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“Qu’on me jette la pierre d’oser le dire”

Pour Me Pinilla, le parcours de vie d’Abrini, sa collaboration à l’enquête, ses regrets et ses aveux sont des circonstances atténuantes, mais surtout le fait qu’il a renoncé à se faire exploser.

Sa décision a permis volontairement d’épargner des dégâts humains, qu’on me jette la pierre d’oser le dire“, a-t-elle dit. Enfin, Me Eskenazi a plaidé que la cour ne fasse pas droit à la demande de déchéance de nationalité belge requise par les procureurs fédéraux à l’encontre d’Abrini. “Quel mérite a-t-on d’avoir une nationalité? Parce que c’est ça l’idée qu’il y a derrière cette sanction. Ça n’a pas de sens, ce n’est pas beau, ce n’est pas digne“, s’est emporté le conseil de la défense.

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avec Belga

• Duplex de Camille Tang Quynh