La chercheuse bruxelloise Debarati Guha-Sapir (UCLouvain), lauréate du prix Blue Planet
Debarati Guha-Sapir est professeure émérite à la Faculté de santé publique de l’UCLouvain (Woluwe), et étude les catastrophes naturelles.
Elle en a fait son domaine d’étude privilégié : depuis quarante ans, la chercheuse bruxelloise Debarati Guha-Sapir s’intéresse aux catastrophes naturelles, et les recense au regard du changement climatique, et de leurs conséquences sur les populations vulnérables. Ce travail de longue haleine est récompensé, aujourd’hui, par le prestigieux prix Blue Planet, remis depuis 1992 par la Asahi Glass Foundation (Japon) : il récompense ainsi les personnes et les organisations qui contribuent à résoudre des problèmes environnementaux globaux.
Professeure émérite à la Faculté de santé publique de l’UCLouvain, basée à Woluwe-Saint-Lambert, la Bruxelloise explique ainsi que “mon travail se concentre sur les catastrophes naturelles, en particulier les extrêmes climatiques qui sont en augmentation. Il porte sur les conséquences des événements extrêmes sur les individus, les familles et les communautés. Les catastrophes climatiques, telles que les inondations, les vagues de chaleur ou les cyclones, sont en forte augmentation au niveau mondial, et ont des effets dévastateurs sur les communautés les plus pauvres et les plus vulnérables“. Les recherches menées par cette chercheuse “visent à trouver des solutions pratiques basées sur des données afin de protéger les communautés à haut risque des effets de ces événements“, précise-t-elle.
Debarati Guha-Sapir est la deuxième scientifique belge à recevoir ce prix, après le chercheur Eric Lambin, en 2019, lui aussi de l’UCLouvain.
Une pionnière du domaine
Debarati Guha-Sapir a ainsi fondé, en 1988, la première base de données recensant les catastrophes naturelles : l’EM-DAT, crée au sein du Centre de recherche sur l’épidémiologie des désastres de l’UCLouvain (CRED) avec le soutien de l’OMS et de l’Etat belge : depuis 1900, cette base de données recense ainsi près de 22.000 désastres de masse. Cet outil permet ainsi que “combler une lacune dans la collecte et la compilation, d’objectiver l’augmentation et l’amplification des catastrophes naturelles et de servir de base scientifique à différentes organisations“, indique l’UCLouvain dans un communiqué.
Originaire de la région du Bengale-Occidental, en Inde, la chercheuse a intégré l’UCLouvain en 1984. Depuis 1992, elle dirige le CRED, et a rédigé de nombreuses études, recommandations et notes d’information. Elle collabore également avec les universités américaines John Hopkins et Columbia, autour de la question de l’impact humain et environnemental des extrêmes climatiques.
ArBr – Photo : UCLouvain