Grève chez Delhaize : la décision sera rendue vendredi concernant l’ordonnance jugée “abusive” par les syndicats
Le syndicat chrétien la CSC ainsi que son entité la CNE ont décidé de manifester ce mercredi leur opposition à l’ordonnance du tribunal de première instance néerlandophone de Bruxelles.
Ils ouvrent un front juridique pour défendre le droit de grève devant le palais de justice de Bruxelles. Cette ordonnance a été rendue le 31 mars dernier à la demande de Delhaize. Elle vise à interdire les piquets de grève devant les magasins et les dépôts de Delhaize entre le 1er et le 28 avril. Pour Jean-François Libotte, délégué syndical CNE : “Cette ordonnance, on la juge abusive, aussi bien sur la forme que sur le fond.” En effet, il reproche qu’elle ait été faite de façon unilatérale, en excluant la voix des travailleurs.
De plus pour lui : “Cette ordonnance tend à s’immiscer dans un conflit collectif, qui ne devrait pas relever de la sphère judiciaire.”
Dans une réaction, la chaîne de supermarchés a assuré qu’elle souhaitait respecter le droit de grève. Mais elle souhaite que les employés qui veulent venir travailler puissent le faire, en garantissant l’accès aux magasins pour les clients et fournisseurs. Si la médiation est un échec, elle confirme que les huissiers de justice seront envoyés dans les magasins concernés.
Les avocats de Delhaize ont demandé un délai supplémentaire pour se pencher sur le sujet, qui a été accepté par le juge. Jean-François Libotte confie regretter cette décision mais : “Le délai de report est assez court, puisque cela sera traité vendredi.”
Ainsi, les avocats plaideront vendredi, et soit l’ordonnance sera annulée, soit confirmée, ce qui pourrait entraîner de nouvelles procédures dans le futur d’après les syndicats.
► Reportage de Maël Arnoldussen, Loïc Bourlard et Stéphanie Mira