Patrimoine : la Résidence Saint-Géry est classée

Le bâtiment signé de l’architecte bruxellois Paul-Amaury Michel est emblématique de l’architecture d’après-guerre.

Sur proposition du secrétaire d’État à l’Urbanisme et au Patrimoine, Pascal Smet (one.brussels), le gouvernement a décidé de classer la Résidence Saint-Géry, située à l’angle de la rue Vanartevelde et de la rue du Pont de la carpe, annonce le cabinet du secrétaire d’État dans un communiqué.

Par le passé, nous n’avons pas toujours apprécié la qualité architecturale à sa juste valeur. De superbes bâtiments ont été perdus ou défigurés en raison de choix personnels façonnés par des tendances inscrites dans une période donnée. Nous voulons absolument éviter cet arbitraire à l’avenir en classant et protégeant nos trésors architecturaux de toutes les époques.“, explique Pascal Smet. Dans les années 90 et au début des années 2000, l’héritage moderniste a pu susciter le désintérêts, voire le rejet.

Paul-Amaury Michel était l’une des figures de proue de l’architecture moderniste à Bruxelles. Né en 1912, il a étudié à La Cambre. Il sera rapidement en contact avec de grands noms du mouvement moderne. C’est au retour d’une visite chez Le Corbusier qu’il concevra en 1935, la maison de verre, à la façade presque intégralement vitrée, rue Jules Lejeune, près de l’avenue Molière à Ixelles.

Point de repère

La Résidence Saint-Géry est un témoignage à part de l’architecture moderniste des années 1950 à Bruxelles, rappelle le cabinet de Pascal Smet. Conçue en 1955, sa construction est achevée en 1958.

Dix ans après la fin de la guerre, l’esprit est à l’optimisme, “se traduisant par une architecture gaie et colorée.” En pleine préparation de l’Expo 58, Bruxelles veut mettre un coup de projecteur sur son engagement pour le progrès et la modernité. “La Résidence Saint-Géry est un parfait exemple de cette nouvelle période architecturale qui perdurera jusque dans les années 1960.”

L’immeuble de sept étages compte trois unités de logement par niveau et un espace commercial au rez-de-chaussée. “Les façades du bâtiment sont particulièrement dynamiques. Ce bâtiment d’angle (…) est un véritable point de repère visuel et urbain pour le quartier étant donné sa localisation.”

Rédaction – Photos : cabinet de Pascal Smet