Comment les bonbonnes de protoxyde d’azote chamboulent la gestion des déchets
Depuis plusieurs mois, des bonbonnes de protoxyde d’azote – aussi appelé gaz hilarant – se retrouvent en nombre dans les poubelles blanches. Certaines ne sont pas tout à fait vides et explosent une fois dans l’incinérateur, ce qui cause d’importants dégâts.
Bruxelles-Propreté a annoncé avoir récolté plus deux tonnes de ces bonbonnes uniquement sur le mois de janvier. “C’est un phénomène qui a commencé fin octobre. Depuis lors, nous en voyons une grande quantité dans les ordures“, explique Michel Rappe, directeur opérationnel de Bruxelles-énergie. Les camions dits “à risque” qui arrivent à l’incinérateur sont fouillés par les ouvriers sac par sac, mais beaucoup de cartouches échappent aux radars et le problème est qu’elles ne sont jamais entièrement vides. “Elles rentrent dans la chaudière, elles montent en température à 700-800 degrés puis elles éclatent en faisant des dégâts matériels sur les grilles de combustion”, détaille Michel Rappe.
Ces dégâts sont à chaque fois importants. Il faut environ deux jours pour réparer les pannes, ce qui veut dire des retards dans la destruction des déchets, mais aussi des pertes financières.
Pour éviter cela, un tri en amont est nécessaire, car c’est dans la rue que le problème se pose. Le protoxyde d’azote – aussi connu sous le nom de gaz hilarant – a en effet du succès dans les soirées, malgré que sa consommation soit interdite par les particuliers à titre récréatif.
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Le phénomène prend tellement d’ampleur que la commune de Schaerbeek a été interdite d’incinérateur pendant cinq jours. Une mesure qui n’apporte pas vraiment de solution puisque la commune devra quand même évacuer les bonbonnes par une autre société… avec des offres s’élevant jusqu’à 20.000€ pour la destruction de 1.500 bonbonnes. Une facture dont se passerait bien la commune, qui n’est évidemment pas la seule concernée par le problème. Pour elle, une solution : la prévention et la dissuasion par la police.
■ Reportage d’Ameline Delvaux, Loïc Bourlard et et Corinne De Beul