Décès de Sourour A. : “Si on avait des urgences moins saturées, peut-être que ma collègue serait encore là”
Sarah De Liamchine, codirectrice de Présence et Action Culturelles (PAC), était l’invitée de Fabrice Grosfilley dans Bonjour Bruxelles. Elle revient sur le décès de sa collègue Sourour A..
Sourour A., une travailleuse du secteur associatif, âgée de 46 ans, est décédée dans un centre de détention le jeudi 12 janvier dernier. Sarah De Liamchine, codirectrice de PAC, était invitée dans Bonjour Bruxelles pour parler du décès de sa collègue.
“Normalement, quelqu’un qui est arrêté en état d’ébriété sur la voie publique est censé être vu par un médecin. C’est ce qu’on appelle le “vu et soigné”. Cela permet de vérifier que la personne n’est pas un danger immédiat ou pour elle-même. Là, ça n’a pas été le cas. Elle n’a pas été vue par un médecin“, indique Sarah De Liamchine. L’enquête devrait révéler si cette non prise en charge médicale a eu un impact sur le décès de Sourour A..
Selon la codirectrice de PAC, si toutes les personnes en cellule devaient être amenées à l’hôpital, les services hospitaliers seraient “encore plus saturés“. De ce fait, si la personne ne semble pas, à première vue, en danger, la police ne la présente pas toujours à un médecin. “Si on avait des urgences moins saturées, peut-être que ma collègue serait encore là“.
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Pour Sarah De Liamchine, les problèmes de santé mentale risquent également de s’accentuer de manière générale : “Pour trouver un psychologue conventionné ou à un prix raisonnable, ces personnes ont beaucoup de difficultés. Et on en arrive aux drames qu’on a connus ces derniers mois“.
“On a dénombré 19 personnes décédées suite à des interventions de police depuis les années 90. Et, à chaque fois, ce sont des personnes d’origine étrangère“. Pour elle, les autorités judiciaires et la police doivent davantage faire attention aux personnes engagées dans les commissariats.
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■ Interview de Sarah De Liamchine, codirectrice de Présence et Action Culturelles (PAC), par Fabrice Grosfilley