Une demandeuse d’asile enceinte refusée à l’hôpital : “Fedasil prend normalement ces coûts en charge”
La secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration fustige les commentaires selon lesquels certains demandeurs d’asile ne pourraient pas bénéficier de soins médicaux en Belgique.
Une demandeuse d’asile sur le point d’accoucher doit toujours pouvoir être hospitalisée, a rappelé ce jeudi le cabinet de la secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration Nicole de Moor (CD&V). Cette réponse intervient suite à l’histoire racontée par De Standaard et la Gazet van Antwerpen, ce jeudi matin : une demandeuse d’asile enceinte a pourtant été refusée par l’hôpital universitaire de Jette (UZ Jette) sous prétexte qu’elle n’avait pas d’assurance maladie et qu’elle devait donc payer 2 000 euros de sa poche. La femme âgée de 23 ans a finalement été accueillie à l’hôpital Brugmann. Alors que le collaborateur de l’UZ à l’origine du souci aurait été sanctionné.
► Lire aussi | Sur le point d’accoucher, une demandeuse d’asile refoulée aux urgences de l’UZ Jette
Le cabinet de la secrétaire d’État rappelle que Fedasil, l’agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile, prend en charge les frais médicaux. Y compris si la personne concernée ne réside pas dans un centre de son réseau d’accueil. L’information a été confirmée par Fedasil elle-même. “Peu importe si la requérante est hébergée au sein de notre organisation ou non ! En temps normal, il arrive que des gens ne souhaitent pas intégrer notre structure. Dans ce cas, ils ne bénéficient pas de notre propre assistance médicale, mais leurs soins sont défrayés par nos services quoi qu’il se passe. Les factures doivent nous être adressées et nous nous en acquittons”, complète le porte-parole Benoît Mansy à l’agence Belga.
“Ce n’est pas vrai…”
“Il n’est pas vrai que les demandeurs d’asile inscrits sur la liste d’attente de Fedasil ne reçoivent pas de soins médicaux”, insiste Nicole de Moor. Elle en veut pour preuve la clinique mobile du centre d’enregistrement des demandeurs d’asile gérée ces derniers mois par Médecins Sans Frontières. Depuis lors, elle a été remplacée par un centre médical exploité par la Croix-Rouge. Son financement est assuré par Fedasil et l’Institut National d’Assurance Maladie-Invalidité (INAMI).
Toujours selon De Standaard et la Gazet van Antwerpen, le personnel de l’hôpital Brugmann qui a accueilli la demandeuse d’asile enceinte n’a pas voulu coopérer avec Fedasil à cause de sa lenteur à rembourser les frais. Le responsable de la communication au sein de l’agence fédérale dit comprendre les réticences. “C’est clair que le remboursement prend du temps. Il faut compter plusieurs mois. Trois ou quatre en moyenne. Ce n’est pas très agréable. Mais le nombre de demandes d’asile augmente et en parallèle à cela, l’examen de ces demandes exige un certain délai. Du coup, nous nous retrouvons avec davantage d’entrées que de sorties. Notre personnel administratif est, lui aussi, confronté à un surplus de boulot.”
Fedasil a lancé un processus de numérisation pour rendre les remboursements plus efficaces. L’organisation travaille également à la mise en place d’un système de candidatures en ligne afin de fluidifier la procédure.
Avec Belga – Photo : Belga/Nicolas Maeterlinck