Policier tué à Schaerbeek : les ministres de la Justice et de l’Intérieur entendus à la Chambre
Les commissions de l’Intérieur et de la Justice de la Chambre ont tenu une réunion extraordinaire ce lundi. Celle-ci était consacrée à l’attaque au couteau commise jeudi soir par Yassine M. contre deux policiers à Schaerbeek. Elle s’est basée sur le rapport du procureur général de Bruxelles, Johan Delmulle, qui a été transmis ce lundi matin au ministre de la Justice et aux services de la Chambre.
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Les ministres de la Justice, Vincent Van Quickenborne (Open Vld), et de l’Intérieur, Annelies Verlinden (CD&V), ont été interrogés lundi par les députés sur les faits et leur contexte.
“Le parquet n’a pas pris sa décision à la va-vite. Il a traité la communication de la zone de police de Bruxelles nord “de manière professionnelle et responsable“, a indiqué le ministre de la Justice, citant le rapport transmis, à sa demande, par le Procureur général de Bruxelles Johan Delmulle.
Ce document confirme que tout au long de la matinée de jeudi, il n’y a pas eu un seul moment d’agression ni de dispute ou de violence physique envers la police. Ce ne sera pas non plus le cas lors du transfert à l’hôpital de Saint-Luc, ni à l’hôpital même. Il montre néanmoins que l’intéressé avait été assez concret dans ses menaces envers la police, même si le rapport explique que les propos étaient parfois incohérents.
Attitude “professionnelle” du parquet
Plusieurs policiers de la zone de Bruxelles nord ont été invités par le parquet à témoigner de ce qu’ils ont vu et entendu dans le chef de Yassine M.
“Le rapport souligne qu’au sein du parquet de Bruxelles, ils sont directement passés à l’échelle supérieure et se sont concertés avec d’autres magistrats spécialisés. Ainsi, la décision finale du magistrat a été alimentée par un deuxième et un troisième regard sur les faits par des spécialistes du domaine. Non seulement on s’est appuyé sur les informations obtenues directement auprès du poste de police, mais, de sa propre initiative, la cellule de radicalisation de l’ancien lieu de résidence a également été interrogée. Il y a également eu des consultations juridiques au sein du parquet pour savoir si les faits pouvaient être qualifiés d’infraction pénale“, a précisé Vincent Van Quickenborne, lors de sa longue explication.
Selon ce rapport, la cellule radicalisme du parquet a contrôlé la banque de données commune qui ne mentionne plus de dossiers récents ou d’informations inquiétantes au sujet de Yassine M. depuis sa remise en liberté en 2019.
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Des questions en suspens
Le ministre de la Justice a insisté sur l’impérieuse nécessité de préserver l’enquête judiciaire et son déroulement en vue d’un “probable procès en Cour d’assises”.
Ni le ministre de la Justice, ni la ministre de l’Intérieur n’ont ainsi pu ou voulu livrer d’éléments d’information sur ce qui s’est passé entre le moment où l’auteur présumé a quitté les Cliniques Saint-Luc en fin de matinée et l’acte terroriste du début de soirée. Rien non plus, au stade actuel, sur l’absence ou non d’échanges d’informations entre les policiers et l’hôpital sur la dangerosité de celui qui y a été présenté comme patient psychiatrique admis sur base volontaire entre les moments du départ de Yassine M. de l’hôpital et son passage à l’acte.
Le suspect a pu être entendu lundi matin par le juge d’instruction
Le suspect a finalement pu être entendu lundi matin, a indiqué à Belga le parquet fédéral. La chambre du conseil statuera sur le maintien ou non de son placement sous mandat d’arrêt mercredi voire jeudi, a précisé le parquet. Yassine M., un homme de 32 ans vivant à Evere, est soupçonné d’assassinat et de tentative d’assassinat dans un contexte terroriste et a été placé, bien qu’il soit hospitalisé, sous mandat d’arrêt par le juge d’instruction.
La Rédaction (avec Belga) – Photo : Belga
■ Reportage de Michel Geyer, Yannick Vanghansbeek et Alexandre Ergen