Budget bruxellois : “Insuffisant” pour Françoise De Smedt
Invitée dans +d’Actu, Françoise De Smedt, cheffe du groupe PTB au Parlement bruxellois, a jugé insuffisant le budget 2023 de la Région, surtout concernant le secteur non-marchand et les CPAS.
Le gouvernement bruxellois a présenté il y a une semaine un budget de 7 milliards d’euros dont 200 millions mobilisés dans les mesures pou l’énergie et 400 millions de déficits.
“Il n’y a pas de mesure suffisante mise en place pour les travailleurs et la classe moyenne qui glissent petit à petit vers la pauvreté. Il y avait 1 bruxellois sur 3 au seuil de risque de pauvreté avant et on en arrive à 1 sur 2 donc il y a un glissement” réagi Françoise De Smedt. “Même les mesures de filets sociales qui restent pour les plus précaires craquent aussi. On a été voir les services sociaux devant le Parlement bruxellois ce matin. Au niveau des investissements pour répondre aux besoins sociaux de la population, ça ne suffit pas.”
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Dans ce budget, 125 millions d’euros sont mobilisés pour les entreprises, 20 millions pour les ONG et le secteur non marchand ainsi que 20 millions dans les communes pour l’énergie et 20 millions de soutiens aux CPAS. Insuffisant pour la cheffe de groupe. “Pour le secteur non-marchand, c’est pour permettre aux employeurs de régler les factures d’énergie. Sauf que les subsides qui dépendent des projets ne vont pas être indexés, il y a des emplois qui vont être mis en difficulté par rapport à ça” dit-elle. “Pour les CPAS, il y a une lutte mise en place par les assistants sociaux qui craquent aussi. Ils ne sont pas assez et les moyens qui sont mis sur la table pour aider la population restent insuffisants. 20 millions ce n’est pas assez, il fallait investir plus.”
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Concernant la dette, Françoise De Smedt parle de situation d’urgence. “Quand vous êtes dans une situation de crise, il faut savoir répondre aux besoins. Il y a la question de savoir qui va payer la dette, on a toujours dit qu’il fallait faire contribuer les grandes épaules sinon c’est toujours sur la tête des travailleurs que ça retombe.”
Et pour ça, la parlementaire propose des pistes de réflexion. “Il y a des leviers qu’on peut mettre en place aussi au niveau régional. On a toujours préconisé des impôts plus progressifs que ce soit au niveau du droit d’enregistrement ou du précompte immobilier. Il y a des mesures qui ne coûtent rien comme un encadrement des loyers, que les gros promoteurs immobiliers construisent du logement social. Ce sont des leviers qui ne coûteraient pas à la Région, mais qu’on ne voit pas mis en place pour le moment”
► Retrouvez en intégralité l’interview de Françoise De Smedt
■ Anaïs Corbin / Une interview de Fabrice Grosfilley