L’ASBL Samilia dénonce à Bruxelles l’esclavage moderne dans le secteur du nettoyage
Nombre de travailleuses et travailleurs du secteur du nettoyage sont victimes d’esclavage moderne, a dénoncé mardi l’ASBL Samilia, qui lutte contre la traite des êtres humains. Pour mettre en lumière cette exploitation, dont 97% des victimes sont des femmes, l’association a lancé mardi une journée d’actions, comprenant notamment des performances artistiques réalisées à Bruxelles.
Place du Luxembourg, place Rogier et place de la Monnaie, les passants ont pu voir dans la capitale un trafiquant maltraiter physiquement et psychologiquement des travailleuses du secteur du nettoyage.
Des produits de nettoyages affublés d’une étiquette “warning” (“alerte”) ont aussi été distribués ainsi que des tracts. Une campagne d’affichage dans des stations de la Stib, lancée le 15 octobre, prend également fin ce mardi.
“Pas seulement au Qatar”
Ces actions visent à “montrer au grand public et aux autorités que ce phénomène existe en Belgique dans le secteur du nettoyage, et pas seulement au Qatar ou sur les chantiers comme dans l’affaire Borealis“, faisant référence à la centaine de travailleurs exploités découverts sur un chantier de cette société à Anvers, explique Marta Chylinski, chargée de mission pour l’ASBL Samilia.
Selon les données de l’Organisation internationale du travail (OIT) de 2018, citées par Samilia, “entre 23.000 et 25.000 personnes en Belgique subissent des situations de traite à des fins d’exploitation économique et domestique”.
Séquestration et violences
Un nombre spécifique au secteur du nettoyage est cependant difficile à obtenir, étant donné que cette forme d’esclavage moderne est peu visible. “Cette exploitation domestique a lieu dans la sphère privée et, dans le secteur du nettoyage industriel, on a souvent affaire à de la sous-traitance en cascade“, éclaire Mme Chylinski.
Parmi les victimes se trouvent des aide-ménagères, des techniciens de surface dans les entreprises, des laveurs de vitres ou encore du personnel de maison de diplomates étrangers, liste Samilia. Au total, “97% des victimes sont des femmes“, précise Mme Chylinski.
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Ces personnes se retrouvent sous l’emprise de leur employeur qui, souvent, confisque leurs documents d’identité et ne les rémunèrent pas. Certaines victimes sont même séquestrées et subissent des violences physiques, psychologiques et sexuelles. Elles sont isolées socialement, surtout lorsqu’elles ne connaissent pas la langue et les lois du pays, pointe l’association.
En cas de danger immédiat, Samilia invite à prendre contact avec la police. Les victimes potentielles de traite des êtres humains peuvent se rendre sur le site www.stophumantrafficking.be/fr ou s’adresser à Fairwork Belgium.
Belga – Images : Belga