Le Hub humanitaire pour les migrants obligé de fermer partiellement faute de moyens

Des milliers d’hommes et de femmes ont poussé sa porte depuis 2017. Pourtant, malgré un financement régional et un bâtiment mis à disposition, le Hub Humanitaire ne dispose pas de moyens ni d’infrastructure pérennes.

Le Hub humanitaire, centre d’accueil et d’orientation pour personnes migrantes en errance, installé avenue du Port à Bruxelles, près de Tour et Taxis, vient de fêter ses cinq ans d’existence. Dans cet espace sécurisé, rue Frontispice, des hommes, femmes et enfants reçoivent des soins médicaux, psychologiques, conseils juridiques, aide sociale mais aussi vêtements et orientation vers un hébergement.

Dans la file, Ahmed, 25 ans, originaire de Syrie a passé la nuit dehors, comme beaucoup : “J’ai été dans un centre Fedasil et j’ai été refoulé. C’était complet. J’attend ici pour pouvoir prendre une douche“, nous explique-t-il. Les associations qui le font fonctionner ont dressé mardi un constat : le centre est plus que nécessaire au vu de la demande, mais il ne pourra pas continuer à fonctionner sans davantage d’intervention financière des pouvoirs publics.

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Ce sont, désormais, plus de 1000 repas qui sont distribués quotidiennement, contre 700 auparavant. Après 5 ans d’existence, le dispositif est en difficulté. Piloté par cinq organisations humanitaires, il doit chaque jours refuser du monde par manque de personnel et de bénévoles.

“Il faut sortir des situations d’urgence pour mettre en place des mesures structurelles”, a déclaré mardi Lorenzo Durante Viola, coordinateur du Hub Humanitaire. “Les besoins et services du Hub ont beaucoup évolué grâce à l’expertise que nous avons accumulée depuis 2017”, a-t-il dit. Mais les subsides que le Hub reçoit ne sont dès lors plus suffisants, selon le coordinateur. David Vogel, responsable chez Médecins sans Frontières, a déclaré partager ce constat.

Fermé deux fois par semaine

“Actuellement, faute de moyens, le Hub est contraint de fermer deux jours par semaine”, a également affirmé Assmaa El-Ouahabi, porte-parole des associations bénévoles de distribution alimentaire.

Le centre est acculé par les demandes sans cesse en augmentation d’aides alimentaires et de soins, notamment en raison d’un manque de places dans les centres bruxellois de Fedasil, l’agence fédérale pour l’accueil de demandeurs d’asile.

Il sollicite une aide financière des pouvoirs publics afin de pérenniser le Hub, devenu incontournable dès lors que Fedasil ne parvient plus à assurer ses missions. Financé par la région, la Cocom et Ville de Bruxelles, a hauteur de 3 millions annuels, le Hub demande une pérennisation de ces moyens et une infrastructure adaptée. Une rencontre est prévue ce mercredi avec les autorités régionales. En ce qui concerne le fédéral, les équipes attendent toujours une réponse concrète.

A.V. avec Belga

■ Interviews réalisées par Sabine Ringelheim et Nicolas Scheenaerts