Asile : les associations de terrain présentent 40 recommandations pour le fédéral et l’Europe

Les associations rappellent que Fedasil doit encore plus de 500 000 euros d’astreintes en raison du non-respect de ses obligations en matière d’accueil.

Les associations de terrain qui travaillent avec les demandeurs d’asile tirent aujourd’hui la sonnette d’alarme. Elles s’unissent pour présenter 40 recommandations à mettre en place d’urgence par le gouvernement fédéral et l’Europe.

“Depuis près d’un an, la Belgique ne remplit pas ses obligations en matière d’accueil des demandeurs d’asile. L’État belge et Fedasil ont déjà été condamnés pour violation de leurs obligations internationales en matière d’asile et d’accueil”, indiquent-elles. “Actuellement, les astreintes dues par Fedasil aux organisations s’élèvent à plus de 500 000 euros (…) Mais l’État ne paie rien. Des centaines de personnes vivent dans la rue, alors qu’elles ont droit à un accueil digne.”

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Les organisations humanitaires dénoncent la saturation du réseau d’accueil. Au centre d’hébergement pour personnes sans-abri du Samusocial, avenue Poincaré à Anderlecht, l’organisme bruxellois a mis une centaine de places à disposition depuis le 10 août, en concertation avec Fedasil.

“Il est vrai que des milliers de places ont été libérées, mais il s’agit d’une obligation. Pour les personnes exilées, chaque nuit passée dehors est une nuit de trop. Or il existe des places supplémentaires, par exemple dans les maisons de retour non utilisées ou sur les sites aménagés pour les réfugiés ukrainiens qui sont tout sauf pleins et où les places et le personnel sont déjà disponibles”, argue Sotieta Ngo du Ciré.

De son côté, la secrétaire d’État bruxelloise à l’Asile et à la Migration Nicole De Moor (CD&V) a affirmé que les associations “proposent des choses” que le gouvernement “fait déjà aujourd’hui”. “Je ne suis absolument pas d’accord avec certaines propositions. Utiliser la capacité de retour pour accueillir des demandeurs d’asile est une mauvaise idée. Lorsqu’une procédure d’asile se termine par une décision négative, vous devez pouvoir travailler au retour. Réduire la capacité de retour serait un mauvais signal. Certainement à un moment où l’afflux est plus élevé dans notre pays que dans d’autres pays européens”, note la secrétaire d’État.

Reportage de Camille Tang Quynh, Frédéric De Henau et Loïc Rey.