Transports, stades, énergie… : quelle conscience environnementale pour le foot belge ?

La polémique autour des transports des footballeurs a pris une large ampleur, confirmant le rôle d’exemple que ces sportifs représentant auprès du grand public.

On revient sur la polémique du jour dans le monde du foot, et même au-delà. Les critiques pleuvent sur le PSG après les réponses de Kylian Mbappé et Christophe Galtier sur leurs trajets qu’ils pourraient mener en train plutôt qu’en avion. Mais qu’en est-il en Belgique ? Évidemment, les trajets en avion ne sont pas la norme et ils ne sont pas encore nécessaires pour aller jouer à Ostende ou Europe. Les footballeurs se rendent le plus souvent en bus aux matches de championnat, mais la question du transport se pose pour les stages et les matches de Coupe d’Europe, qui peuvent parfois être lointains.

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Ainsi, l’avion reste privilégié pour la plupart de ces déplacements sur le Vieux Continent. Mais pour des destinations plus proches, en France ou en Angleterre, le RSC Anderlecht a déjà mené des partenariats avec Thalys et Eurostar. Des voyages en train surtout destinés à réduire les coûts plutôt qu’à mettre en avant une éventuelle conscience environnementale. Les clubs investissent également dans des programmes de compensation pour tenter de réduire leur empreinte carbone.

Après, cela représente au maximum une quinzaine de déplacements internationaux par an au maximum pour ces clubs belges, sans compter les stages. On est donc loin des voyages par dizaines du PSG.

La problématique des stades

L’enjeu environnemental est rarement mis en avant dans le monde du sport. Pourtant, au-delà des transports, des dizaines de milliers de personnes s’amoncellent chaque semaine dans les stades. Des enceintes énergivores en raison de l’éclairage, du chauffage de la pelouse, mais aussi de l’impact de la venue des supporters selon leur moyen de transport.

Mais en Belgique, peu de mesures sont prises pour faire face à cette problématique. L’exception autour de ces stades, c’est La Gantoise, qui a construit en 2013 la Ghelamco Arena, un stade entièrement neuf qui propose des panneaux solaires sur le toit, un éclairage LED sur son auvent et non plus à l’extérieur du stade, une meilleure protection solaire grâce à un vitrage avec de l’argent, un système innovant de récupération des eaux de pluie…

D’autres clubs, comme l’Union Saint-Gilloise ou le RSC Anderlecht, ont déjà fait part de leur envie de construire un nouveau stade qui pourrait bénéficier de ces technologies, mais ils font face à des difficultés pour recevoir les permis nécessaires. Alors ces équipes rénovent leur ancien stade, mais l’impact environnemental est rarement mis en avant. Et il est difficile pour ces clubs d’envisager le placement de panneaux photovoltaïque sur des toits qui pourraient être obsolètes dans quelques années. D’autres clubs comme le FC Bruges ou l’Antwerp ont décidé de réduire les parkings pour encourager la venue au stade à vélo ou en transports en commun.

Et les écrans géants ?

Le fait de jouer en hiver, notamment durant les fêtes, semble aussi une aberration pour certains, vu le chauffage et l’éclairage nécessaires. Mais la Pro League n’est pas disposée à arrêter ces matches en hiver, principalement destinés à assurer l’organisation des playoffs, au printemps.

Un autre grand rendez-vous attendu sera la Coupe du monde au Qatar, prévue en novembre et décembre. L’impact environnemental est déjà connu, mais en Belgique aussi, on s’interroge sur les événements autour de ce Mondial. Par exemple autour de l’organisation d’écrans géants. La commune de’Braine-le-Comte a déjà annoncé qu’elle n’allait pas organiser d’écran géant pour retransmettre les matches du Mondial vu le coût en énergie demandé.

Au-delà de l’impact environnemental, l’inflation fait réfléchir beaucoup de pouvoirs publics à l’idée d’organiser, comme lors des Mondiaux 2014 et 2018, des retransmissions sur écran géant. Cela coûte cher, cela demande de l’électricité et du chauffage ; et en hiver, il risque d’y avoir bien moins de monde lors de ces événements. Les communes bruxelloises sont aussi frileuses à cette idée, surtout vu l’impact sur les budgets. Bref, le Mondial au Qatar, ce sera pour la plupart devant la télévision.

Gr.I. – Photo : Belga/Virginie Lefour