Déclarations fiscales: les assistants sociaux sont débordés par les demandes d’aides
Remplir sa déclaration fiscale n’est pas une chose aisée. Cette année il y a quelques changements cette année , et pour certains l’exercice s’avère compliqué. Souvent, ce sont les assistants sociaux qui répondent aux demandes d’aides, et ils croulent sous les sollicitations.
Joachim est assistant social à St-Gilles, depuis trois semaines, il doit répondre aux très nombreuses demandes d’aide pour remplir sa déclaration d’impôts : “On est là pour répondre à toute aide, mais de base on est pas fiscalistes. Ce n’est pas à nous, logiquement, de remplir des déclarations d’impôts. On est pas formés pour, on ne connait pas les codes ni les astuces ou les choses qui sont déductibles” déplore-t-il. “On a dû apprendre sur le tas et on le fait. On travaille majoritairement avec des gens qui ne parlent pas la langue donc fatalement ça fait énormément de demandes. Rien qu’aujourd’hui j’en suis déjà à ma huitième demande !” ajoute Joachim.
Ce constat est partagé par Nora, assistante sociale à Schaerbeek : “On essaye de visibiliser leurs demandes en prenant contact avec le SPF Finances, et en demandant des rendez-vous. Ils prétendent être accessibles sur rendez-vous, mais en fait c’est des rendez-vous téléphoniques” explique-t-elle. Des permanences communales étaient pourtant organisées systématiquement jusqu’à ce que la pandémie restreigne drastiquement les possibilités de rendez-vous en présentiel et favorise les aides par téléphone. “Pendant cette pandémie justement, on a vu un immense détournement de missions parce qu’on est amenés, avec les personnes, à faire ces téléchargements, à aller se connecter sur ces plateformes” regrette Nora.
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Les assistants sociaux déplorent le fait que la population ne puisse plus se rendre dans leur commune pour recevoir de l’aide pour leurs déclaration fiscale, comme avant : “Ça a explosé chez nous ! On a dû faire des permanences impôts, comme les communes !” dit Joachim.
Au SPF Finances, on affirme cependant qu’une médiation est toujours réalisée avec les communes : “Par rapport aux médiations, c’est vrai qu’il y en a moins que les autres années, mais c’est toujours via les communes que les rendez-vous se font. (…) on demande aux communes de nous donner des listes d’administrés qui ont des besoins spécifiques. La majorité des communes bruxelloises font appel à cette aide, ils nous donnent les coordonnées, et c’est nous même qui contactons ces personnes pour les aider” précise la porte-parole du SPF Finances, Florence Angelici.
■ Reportage de Bernard Denuit, Paolo Coen et Corinne De Beul