Exécutif des musulmans de Belgique : des élections prévues en avril
Invité dans l’émission +d’Actu, Mehmet Üstün, président de l’exécutif des musulmans de Belgique, a annoncé qu’il y aurait des élections en avril. Par ailleurs, il a déclaré qu’il irait en justice si l’exécutif venait à ne pas être reconnu.
Le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne (Open VLD), a annoncé à la VRT vendredi avoir entamé la procédure de retrait de la reconnaissance de l’exécutif musulman. “L’organisation n’est pas représentative de tous les musulmans de notre pays. Vous voyez une ancienne génération qui a perdu tout contact avec les jeunes musulmans. C’est pernicieux pour l’Islam moderne. Cet exécutif ne peut plus être un partenaire de discussion” a déclaré le ministre.
Pour le président de l’exécutif, cela ne va qu’amener du chaos dans les affaires du culte musulman. “Il faut garder les intérêts de notre culte. Si la reconnaissance est retirée par le ministère, on va protéger nos droits avec la justice. La liberté religieuse et l’autonomie du culte sont garanties par la constitution belge” déclare Mehmet Üstün qui se dit déçu et étonné de cette sortie du ministre.
“Monsieur le Ministre peut retirer cette reconnaissance, mais il doit alors mettre autre chose à la place de cet exécutif. Ça sera problématique parce que la réorganisation d’un culte appartient au culte. Il critique notre projet de renouvellement en disant qu’il y a moins de femmes et de jeunes. Je le corrige, car il n’y a aucun quota pour les femmes. On va former une assemblée générale de 50 personnes et si 50 femmes sont choisies par les mosquées, ce sera 50 femmes. Il n’y a aucun obstacle pour les jeunes qui peuvent être candidats. On fait une élection démocratique et les mosquées choisiront.”
Sur la représentation des musulmans, “on ne sait pas être représentatifs pour tous les musulmans, c’est impossible. Nous sommes représentatifs, car nous représentons 300 mosquées dans ce pays. Ces mosquées ont formé cet exécutif, c’est notre base” affirme-t-il.
Concernant l’accusation de la sûreté de l’État sur le manque d’indépendance vis-à-vis d’états étrangers et la liaison avec des organisations turques qui propageraient des idées extrémistes, Mehmet Üstün conteste. “La relation avec des pays d’origine, ce n’est pas interdit. Tous les cultes reconnus ont des relations internationales. Le culte orthodoxe a des relations avec Istanbul et Athènes, le culte anglican avec l’Angleterre. Il n’y a aucun motif qui dit que c’est une ingérence, mais les partis politiques utilisent ça pour discriminer les musulmans.”
Sur l’avenir de l’exécutif, le président annonce : “nous sommes l’exécutif des affaires courantes depuis mars 2020, lorsque les lieux de culte ont été fermés à cause du confinement. On a formé une commission de renouvellement au mois de juin de 26 personnes, on a formé et envoyé un projet au ministre de la Justice. Il y aura un nouvel exécutif en avril avec des élections des mosquées.”
Concernant un nouveau mandat, “le bureau actuel, donc moi et le vice-président ; nous ne siégerons pas au prochain exécutif“.
► Retrouvez l’intégralité de l’interview de Mehmet Üstün
■ Anaïs Corbin/ Interview réalisée par Fabrice Grosfilley