Nabil Boukili sur la justice : “Je vis dans un Etat de droit et je veux qu’il soit respecté”
Retour sur le retrait du titre de séjour de l’imam Toujgani avec le député au Parlement fédéral Nabil Boukili (PTB), invité dans l’émission “+d’Actu” sur BX1.
En octobre dernier, le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, Sammy Mahdi retirait le permis de séjour de l’imam de la mosquée Al Khalil à Molenbeek. En plus de ce retrait, Mohamed Toujgani, avait ordre de quitter la Belgique et d’en être interdit pendant dix ans. De nombreuses controverses planent autour de l’imam depuis plusieurs années. Par exemple, en 2009 dans une vidéo, il appelait à “brûler les sionistes oppresseurs”.
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Une procédure à revoir
Invité sur le plateau de “+ d’Actu”, Nabil Boukili constate que dans ce retrait de permis, un point est contestable : la procédure. “Ce que je trouve contestable dans cette histoire, c’est la procédure qui a abouti au retrait de permis de Monsieur Toujgani” Pour lui, la décision de Sammy Mahdi est arbitraire.
“En tant que démocrate, je vis dans un État de droit et je veux que l’état de droit soit respecté. Quand il y a des soupçons, quand il y a des accusations, il y a une justice qui peut trancher sur ces questions. Aujourd’hui, dans cette situation-là, la justice ne peut pas trancher. C’est une décision arbitraire du secrétaire d’État, basé sur des rapports qui sont confidentiels.” Selon lui, le droit n’a pas été au service de la procédure, car il manque un trop grand nombre d’éléments.
“C’est dangereux d’accepter ce genre de procédure, ça veut dire qu’on ne sait pas sur base de quel élément son permis de séjour a été retiré et surtout, il n’y a pas eu de contradictoire. C’est-à-dire que l’accusé n’a pas eu la possibilité de se défendre. […] Si l’interdiction de séjour est légitime par des faits qui sont contraires à nos lois, oui pour une interdiction de séjour. Mais aujourd’hui on ne sait pas si cette interdiction de séjour est valable, parce qu’on n’a pas les éléments”.
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Le respect du droit
Dans son discours, le député ne prend pas de parti, si ce n’est celui du droit. Si des actes condamnables ont lieu, il faut des procédures légales afin de respecter les valeurs d’un État de droit.
“Je pense que s’il y a des propos qui sont injurieux, qui sont condamnables, ils doivent être sanctionnés, mais pour ça il y a des procédures légales dans un État de droit, et il faut que ces procédures soient respectées, ça veut dire qu’il y a un juge, qui fait une enquête et qui fait une instruction et qui prend une décision à la fin”.
Cependant, pour avoir une justice plus efficace et surtout plus présente, selon Nabil Boukili, il faut plus de moyens. “On a des services, on a une justice et il faut donner les moyens pour combattre tout ce qui peut être condamnable dans une société de droit y compris l’anti-sémitisme et le racisme“.
► Retrouvé l’intégralité de l’interview de Nabil Boukili
■ Camille Paillaud / Interview réalisée par Fabrice Grosfilley