Une grève de 24 heures dans les prisons bruxelloises
Le préavis de grève déposé par la CSC concernant les problèmes de sous-effectif et de surpopulation carcérale dans l’ensemble des prisons de Bruxelles et de Wallonie est entré en activation ce lundi soir à 22h00.
Du renfort policier a été demandé en rapport pour les prisons de Forest et Arlon, seuls établissements à manquer d’agents pénitentiaires pour garantir le service minimum, a indiqué lundi soir Valérie Callebaut, porte-parole de la direction générale des Établissements pénitentiaires au SPF Justice. Les membres du personnel des prisons devaient déclarer leur intention de faire grève 72 heures à l’avance pour des raisons d’organisation. La grève est prévue pour 24 heures. Elle prendra fin mardi à 22h00.
“Le manque de personnel conjugué à la surpopulation carcérale crée des conditions de travail épouvantables“, a motivé Claudine Coupienne, secrétaire permanente Justice à la CSC Services publics. “Le problème quand on dépose un préavis pour une prison, c’est que la direction va aller chercher des agents ailleurs, mais cela ne fait que déplacer le problème. Un mois après, le personnel de la prison déforcée va demander un préavis puisque le cadre n’était déjà pas bien rempli. C’est un jeu de chaises musicales. À la CSC, on a donc décidé de déposer un préavis large pour avoir une discussion globale. On l’a fait seulement pour les francophones, car les néerlandophones sont confrontés à la même problématique, mais ils ne la gèrent pas de la même façon”.
Surpopulation et lenteur du recrutement
Au niveau de la surpopulation carcérale, elle reconnaît que la pression est particulièrement forte sur les prisons bruxelloises. Les syndicats CGSP et SLFP ont déposé un préavis de grève pour les 3 prisons du site à la suite d’un dépassement de la capacité d’accueil des détenus et de la mise en quarantaine d’une aile en raison d’un cluster de coronavirus à la prison de Saint-Gilles.
La syndicaliste craint que la future méga-prison de Haren ne résolve pas le problème de surpopulation, étant donné que la prison de Bruxelles va être partiellement, voire entièrement fermée et être transférée dans ces nouveaux locaux. Elle redoute aussi les effets de l’entrée en vigueur de la loi sur l’exécution des petites peines de moins de trois ans si elle a lieu en amont de l’ouverture de l’ensemble des maisons de détention prévues.
Concernant le manque de personnel, elle déplore la lenteur des procédures de recrutement : “Sur peut-être 200 ou 300 personnes qui ont réussi les épreuves de recrutement pour être statutaires, il y a un mois on nous a dit qu’il en restait 10 qui ont accepté la demande d’entrée en fonction. Mais, on met bien trop longtemps à les rappeler ! Ils ne vont pas attendre deux ans au chômage, car la vie continue… Du coup, des Rosetta sont engagés à tour de bras, des jeunes avec seulement quelques jours de formation et dont ces contrats premier emploi se terminent à leurs 26 ans”.
Avec Belga – Photo : archive Belga/Nicolas Maeterlinck
■ Reportage de Marie-Noëlle Dinant et Nicolas Scheenaerts avec Corinne De Beul