Livreurs de repas : le collectif des travailleurs sans-papiers réclame un accès légal au marché de l’emploi
En réaction à une enquête publiée la semaine dernière par Le Soir, le collectif des travailleuses et travailleurs sans-papiers (CTSP) a dénoncé lundi “l’impossibilité systémique pour ces travailleurs de pouvoir intégrer le marché du travail régulier“, réclamant en leur faveur un accès au travail légal.
Dans son édition du 11 octobre, le quotidien rapportait qu’une proportion importante de livreurs de repas à Bruxelles sont aujourd’hui des sans-papiers venus généralement d’Afrique du Nord et de l’Ouest, d’Amérique du Sud, du Pakistan, de Syrie ou encore d’Afghanistan. Reconnaissant que le statut de l’économie collaborative entré en vigueur en 2018 a facilité le développement du travail illégal sur les plateformes, le ministre de l’Économie, Pierre-Yves Dermagne, a annoncé une révision de cette loi d’ici à la fin de l’année.
Les syndicats plaident quant à eux pour un statut de salarié en faveur des livreurs. “Le souci de ces revendications est que, si elles pointent à juste titre les conditions de travail déplorables dans l’économie de plateforme et le manque de protection sociale dans ce secteur, elles font cruellement l’impasse sur les conditions de survie dans lesquelles les travailleurs sans-papiers sont placés de manière structurelle et le risque d’asphyxie économique auquel ils seraient réduits s’ils venaient à perdre les débouchés – même médiocres – que leur offrent aujourd’hui les plateformes“, analyse le porte-parole du CTSP.
Répressions policières
Le collectif dit aussi constater que les révélations médiatiques autour de l’enquête du Soir ont généré des effets de répression policière accrue et l’induction de logiques de sécurisation par la seule perspective d’une amélioration des conditions de travail des sans-papiers.
Avec Belga – Photo : Belga