La vaccination dans les écoles reste floue et compliquée

10.000 jeunes de 12 à 17 ans ont été vaccinés à Bruxelles depuis le 1er septembre. Est-ce que ce sont les séances de sensibilisation dans les écoles qui fonctionnent? Difficile de le dire car la Cocom ne communique pas les chiffres de vaccination selon les lieux.

Le chemin vers la vaccination est long et semé d’embûches pour la Région bruxelloise. Pour les 12-17 ans, le pourcentage a augmenté de 12% en 6 semaines. Actuellement, 36% des adolescents ont reçu une première dose de vaccin. Ce n’est pas une augmentation spectaculaire car nous sommes en moyenne à deux points de pourcentage par semaine.

Vaccination des 12-17 ans : 10.000 élèves vaccinés depuis le 1er septembre

Pour atteindre ce chiffre, la Cocom a pourtant déployé une grande campagne de sensibilisation en collaboration avec les centres PSE et l’ONE. Un courrier a d’abord été envoyé puis des séances de sensibilisations ont eu lieu. Environ 50% des écoles francophones bruxelloises y ont eu accès, avec une attention particulière pour les quartiers où la vaccination des plus jeunes est au plus bas.

Ainsi, le professeur en santé publique, Yves Coppieters a été sollicité à de nombreuses reprises pour aller sensibiliser les jeunes. A chaque fois, ils lui posent surtout des questions sur les perspectives. Quand pourra-t-on retirer son masque? Quand pourra-t-on revivre comme avant tout simplement? Mais il ne constate pas de réticence de principe contre la vaccination. “Il faut les informer principalement. C’est plus un manque de connaissance qu’un non de principe même s’ils sont évidemment influencés par leurs parents. Ils voient aussi ce qui se dit sur les réseaux sociaux. Il leur faut donc du temps entre l’information et la prise de décision. Je ne crois pas que leur dire qu’il y a un vaccibus devant l’école soit une méthode efficace.”

Yves Coppieters rappelle aussi que la rapidité de la vaccination de cette tranche d’âge ne changera pas fondamentalement le visage de l’épidémie. Cela peut permettre de jouer sur la circulation du virus mais la vaccination ne l’empêche pas totalement.

Pas de chiffres précis

L’ONE et la Cocom ne communiquent pas de chiffres précis. On ne sait donc pas sur les 10.000 vaccinations des 12-17 ans, combien ont été effectuées dans un centre PSE, un vaccibus stationné devant une école ou dans un centre de vaccination avec un parent. De manière générale, la Cocom ne détaille pas le nombre de vaccination dans ses actions ponctuelles. On sait uniquement que 444 doses ont été injectées dans les pharmacies car il s’agissait d’un projet pilote.

Cette semaine, on est toujours en-dessous des 16.000 vaccinations prévues à l’origine. Ce manque de communication est également problématique pour le député de l’opposition, le libéral David Leisterh. “On avait demandé une commission spéciale toutes les semaines pour suivre à la culotte le ministre de la Santé et la campagne de vaccination. Nous allons écrire pour demander officiellement la tenue de nouvelles commissions spéciales. Le CST ne doit pas être la muraille de Chine de la vaccination.”

C’est un travail de longue haleine de sensibiliser et informer les citoyens sur la vaccination. La Cocom va poursuivre ses efforts dans les prochaines semaines, en tout cas jusqu’aux vacances de la Toussaint dans les écoles et réévaluer le 25 octobre sa stratégie.

■ Interviews d’Yves Coppieters, professeur en santé publique et de David Leisterh, député MR, par Vanessa Lhuillier

Photo: Belga