Les dernières cartes à jouer pour la vaccination

La Région bruxelloise avait fixé l’objectif de 16.000 doses par semaine. On atteint à peine les 10.000. Pourtant, les initiatives locales se multiplient et on a un peu l’impression que la mise en place du covid safe ticket au 1er octobre est le dernier atout à jouer.

La semaine dernière, 9.900 personnes ont été vaccinées dans la capitale contre 9.700 la semaine d’avant. Ainsi, 50% de la population bruxelloise est totalement vaccinée contre 67% en Wallonie et 78% en Flandre. Pour les personnes les plus âgées ou avec des comorbidités, le taux de vaccination est satisfaisant pour la Région mais c’est bien chez les moins de 44 ans qu’on n’atteint pas les 70% et plus on descend dans les âges et moins les personnes sont vaccinées. Chez les 12-17, on est à 30% de première dose.

On est donc bien loin des 16.000 doses par semaine à administrer pour atteindre le taux de 65% de vaccination. Objectif que le gouvernement bruxellois s’était fixé pour fin octobre. Si on augmente de 2% chaque semaine, comme c’est le cas actuellement, il faudrait 8 semaines pour atteindre les 65%. Or fin octobre, c’est dans 6 semaines. Fatima Boudjaoui, porte-parole de la Cocom tente de justifier ce différentiel entre les attentes et la réalité. “On voit que cela augmente doucement. Convaincre les gens prend du temps mais nous sommes sur la bonne voie. Et nous mettons aussi en place de nouvelles actions comme la vaccination dans les pharmacies qui pourraient être élargie.”

Pour le moment, il n’y a que deux pharmacies qui participent au projet pilote ce qui représente une dizaine de doses par jour. La Cocom mise pour le moment plus sur les actions locales de vaccination. On se souvient que Saint-Josse avait demandé à disposer d’une antenne. 1.300 personnes s’y sont faites vaccinées avant l’été. Molenbeek, Saint-Gilles ou Etterbeek ont aussi bénéficié de cette infrastructure. D’autres initiatives sont aussi en cours comme les vacci-bus. “Les vaccinations via ces initiatives représentent aujourd’hui un tiers des vaccinations dans la Région”, complète Fatima Boudjaoui.

Des initiatives à évaluer

Difficile cependant d’avoir des chiffres action par action. La Cocom refuse de les donner mais lors de la première semaine de vaccination dans les magasins, seules 806 personnes avaient franchi le seuil du bus. Dans les entreprises, 3 actions ont été menées à ce jour ce qui représente quelques dizaines de personnes vaccinées. Pour les sociétés, c’est finalement assez complexe car elles ne peuvent pas demander à leur personnel s’il est vacciné ou non et ensuite, il faut passer par la médecine du travail qui refuse de se déplacer pour moins de 15 personnes.

Malgré cela, la Région ne désespère pas et réfléchit encore à de nouvelles initiatives. Par exemple, elle pourrait envoyer des courriers en disant que votre dose de vaccin vous attend à un endroit, un jour et une heure précis, un peu comme cela a été fait en Flandre. Cela prend plus la forme d’une convocation que d’une invitation.

Tensions politiques

Evidemment ces difficultés créent des tensions notamment entre le ministre de la Santé Alain Maron (Ecolo) et les bourgmestres qui lui reprochent de ne pas avoir pris assez tôt en considération les spécificités locales. Lui se défend en disant qu’il travaille avec eux et qu’au début, c’était une demande du fédéral de vacciner les plus fragile et ensuite le maximum de personnes le plus rapidement possible.

Décider rapidement pour le covid safe ticket

Dans les actions encore possibles, il y a évidemment la mise en place du fameux covid safe ticket pour le 1er octobre. A ce propos, des discussions doivent encore avoir lieu demain en gouvernement et les cabinets travaillent à l’élaboration du dispositif légal qui devrait l’encadrer. En tout cas, pour certains observateurs, il faudrait que la décisions soit prise rapidement pour éviter la communication un peu confuse des derniers jours entre le PS et le ministre écolo de la Santé Alain Maron. Décider clairement de la mise en place du pass sanitaire et des secteurs pour lesquels il sera exigé, pourrait être un incitant très important auprès des personnes qui ne sont pas encore vaccinées.

■ Interview de Fatima Boudjaoui, porte-parole de la Cocom par Vanessa Lhuillier

Photo: Belga- Nicolas Maeterlinck