Les retards de livraison des vaccins impactent les heures d’ouverture des centres
Si quatre centres de vaccination ont bien ouvert leurs portes ce lundi matin, les doses de vaccin, elles, continuent de manquer à l’appel. Du coup, entre la constitution des stocks et les retards, le Heysel n’accueille personne aujourd’hui.
Grâce à l’ouverture des nouveaux centres de vaccination, le territoire bruxellois est mieux couvert. La semaine prochaine, trois autres centres ouvriront et dans un avenir proche, celui de l’hôpital militaire.
►Vaccination : quatre nouveaux centres ouvrent ce lundi
La semaine dernière, 8.500 personnes ont été vaccinées au Heysel soit une utilisation de 94% de la capacité du centre. Pour Pachéco, on a utilisé 86% des doses soit 2.700 personnes. Pour la semaine du 15 mars, la Cocom a ouvert 11.000 plages horaires pour toute la Région. “Lorsque nous avons appris les retards de livraison d’AstraZeneca mercredi puis de Moderna vendredi, il a fallu réagir, explique Inge Neven, responsable du service hygiène de la Cocom. Nous avons dû annuler une centaine de rendez-vous pour ne pas mettre en péril notre stock. Et pour que cette semaine, tous les centres de vaccination puissent fonctionner, nous avons décidé de ne pas ouvrir aujourd’hui le centre du Heysel. Le reste de la semaine, ses horaires seront aussi réduits pour garantir les approvisionnements.”
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Pour la semaine suivante, la Cocom a ouvert 16.500 slots. Lorsque les livraisons se stabiliseront, les centres seront ouverts 5 jours sur 7 avec une nocturne et deux centres fonctionneront également le samedi. Les Bruxellois ont toujours la possibilité de choisir leur lieu de vaccination. Avec les dernières informations concernant le vaccin AstraZeneca et la suspension de son utilisation dans certains pays, 42 rendez-vous ont été annulés par des personnes ne souhaitant pas se faire vacciner avec ce produit et les centres ont constaté une part plus importante de gens qui ne sont finalement pas présentés au rendez-vous ce samedi.
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Il est toujours possible d’attendre pour se faire vacciner mais la patience sera alors de rigueur pour obtenir un nouveau rendez-vous.
Constituer un stock stratégique
Pour le moment, 5,5% de la population bruxelloise a reçu une première dose et 2,4% une seconde. C’est moins que dans les autres Régions puisque la manière de compter de Sciensano est toujours en fonction de lieu de domiciliation de la personne et non du lieu de vaccination. A partir d’aujourd’hui, les personnes avec des comorbidités qui se rendent à l’hôpital pour suivre un traitement pourront aussi se faire vacciner sur place. Avec l’ouverture des centres, la Cocom espère voir ce pourcentage augmenter de manière significative dans les prochains jours mais tout dépendra des livraisons.
“Ce que nous ne voulons pas, c’est devoir annuler des rendez-vous, précise Inge Neven. Pour cela, il est donc important de constituer des stocks de deux semaines. On nous reproche que cela ne va pas assez vite, qu’on a trop de vaccins dans nos frigos mais moi je trouve que nous n’en avons pas assez. La preuve puisque nous avons dû annuler des rendez-vous. Nous n’envoyons plus de nouvelle convocation depuis mardi dernier. Nous attendons à chaque fois d’avoir les prévisions des livraisons des laboratoires. On espère les avoir à chaque fois en début de semaine, mais pour AstraZeneca nous les avons mercredi et pour Moderna vendredi. Ces deux fournisseurs sont toujours avec un nombre de doses réduit alors que Pfizer se stabilise.”
Pas de nouvelle convocation cette semaine
Du coup, pour ne pas tomber en rupture de stock, la Cocom a décidé de procéder de la manière suivante. Lorsqu’elle sait combien de doses vont être livrées, elle envoie alors de nouvelles convocations. Celles par mail ou sms partent directement et permettent aux personnes de s’inscrire tout de suite alors que celles par papier mettent environ 4 jours pour arriver. Et c’est en général la semaine suivante que ces nouveaux candidats à la vaccination se rendent réellement dans un centre. D’où l’utilité d’avoir un stock.
Une augmentation du personnel au call center
Avec l’envoi des convocations, le call center a rapidement été débordé la semaine dernière. Les problèmes avec la plateforme doclr, les questions et l’âge des personnes convoquées ont provoqué de nombreux appels et les équipes n’étaient pas en suffisance. Le nombre d’opérateurs a été multiplié par 8 ce qui a permis de réduire considérablement le temps de prise en charge qui avait atteint les 10 minutes. En tout, ce sont 120 personnes qui répondront aux questions et 9 seront dédiées aux collectivités. Ainsi, hier, sur les 568 appels reçus, 560 ont pu être traités.
Johnson&Johnson attendu avec impatience
A partir de la deuxième moitié d’avril, la Cocom espère disposer des vaccins du laboratoire Johnson&Johnson. Il a deux atouts majeurs: il peut être conservé dans un frigo classique et ne s’administre qu’en une seule dose. Cela va permettre de vacciner les personnes à leur domicile mais aussi les sans-abri, les sans-papiers et toutes les personnes difficiles à convoquer une deuxième fois à partir du mois de juin. Cela devrait permettre aussi d’augmenter le nombre de vaccination en général, à condition bien entendu que les délais de livraison soient respectés.
Vanessa Lhuillier – Photo: Belga/Benoit Doppagne