Gregor Chapelle : “On risque jusqu’à 30 000 chercheurs d’emploi supplémentaires à Bruxelles”
Gregor Chapelle, directeur général d’Actiris, l’agence bruxelloise pour l’Emploi, a répondu aux questions de Fabrice Grosfilley dans Toujours + d’Actu.
Face à la crise économique annoncée suite à la crise sanitaire du Covid-19, de nombreuses pertes d’emplois s’annoncent en Région bruxelloise. Selon le directeur d’Actiris, le chômage des jeunes a déjà augmenté par rapport à l’an dernier, et si le chômage global est stable grâce aux mesures de chômage économique prises durant la crise, les prévisions annoncent trois scénarios, confirmant 10 000, 20 000 voire 30 000 chercheurs d’emplois en plus dans les 12 prochains mois dans la capitale. Beci, la chambre du commerce bruxelloise, annonce même jusqu’à 50 000 emplois : “Actiris fonctionne sur des analyses économiques alors que Beci fonctionne sur des enquêtes, et tient plutôt compte des témoignages des chefs d’entreprises”, explique Gregor Chapelle. “Il y a du coup un risque de contagion de faillites. Mais dans tous les cas, avec le scénario de 30 000 chercheurs d’emploi supplémentaires, cela annonce un doublement de la charge de travail pour Actiris”.
Il confirme toutefois que malgré cette charge de travail supplémentaire qui s’annonce, Actiris poursuivra son accompagnement de tous les chômeurs de la capitale, “notamment via des outils en ligne”. “Nous savons toutefois qu’il y a une fracture numérique, c’est pour cela que nous ne faisons pas tout en ligne actuellement, et qu’il y a toujours l’accompagnement par téléphone ou en face à face”, explique-t-il. “Nous avons introduit une demande auprès du gouvernement régional pour obtenir des renforts”.
Toujours selon Gregor Chapelle, Actiris s’attend à ce que “20% des chômeurs temporaires basculent en licenciement définitif”, “10% des indépendants risquent de faire faillite” et “le secteur intérimaire est totalement à l’arrêt”. “Ces gens seront proches de l’emploi, ils auront des compétences. On appelle donc les employeurs à faire appel à Actiris pour permettre de recruter ces personnes”, dit le directeur général d’Actiris. Il propose également le maintien de la garantie chômage, notamment pour les jeunes qui risquent de se retrouver sans emploi à la sortie des études, cet été. “On ne peut pas se permettre de laisser notre jeune génération de travailleurs s’installer dans l’inactivité”, ajoute-t-il.
■ Interview par Fabrice Grosfilley dans Toujours + d’Actu.