L’hydroxycholoroquine efficace contre le Covid-19 ? “Nous n’avons pas d’indice pour l’instant”, dit le Dr Goffart
Jean-Christophe Goffart, médecin et directeur du service de médecine interne à l’hôpital Érasme, était l’invité de Fabrice Grosfilley dans Toujours + d’Actu.
Le Dr Jean-Christophe Goffart est en première ligne depuis le début de la pandémie de coronavirus pour l’administration de soins aux patients atteints du Covid-19. Il confirme que les troubles et symptômes autour du Covid-19 sont de plus en plus nombreux à être découverts au fil des semaines, et que les connaissances autour de ce virus se développent, avec les différents hôpitaux et instituts de recherche qui tentent de combattre ce coronavirus.
L’hydroxychloroquine, médicament proposé par le professeur Raoult en France pour combattre ce coronavirus, n’est par contre pas préconisé par le Dr Goffart actuellement. “On n’a pas fait d’étude comparative au début de l’épidémie, comme je l’ai déjà expliqué. Et s’il y a une efficacité dans l’étude rétrospective que nous pourrions faire avec les patients qui ont reçu ce traitement et ceux ne l’ayant pas reçu, nous n’avons pas clairement pas d’indice pour l’instant que ce traitement est très efficace. Il pourrait avoir une efficacité résiduelle, mais elle sera minime si on la démontre”, dit le Dr Goffart.
Antiviraux et nicotine
Il s’interroge également sur les récentes informations autour du Remdésivir, un médicament antiviral utilisé pour la réanimation, et qui prouverait son efficacité selon une étude anglaise. “L’efficacité de ce produit n’a pas l’air d’être transcendante quand on la compare à un autre antiviral, le Kaletra, utilisé contre le VIH. Il y a sans doute un petit effet mais il reste minime chez les malades graves”, explique-t-il.
Enfin, concernant l’effet possible de la nicotine sur le Covid-19, le Dr Goffart sourit : “Cela me fait sourire de dire que le tabac puisse éventuellement protéger alors qu’il y a des millions de morts à cause de Philip Morris, Marlboro, et autres escrocs qui se font du beurre sur des décès atroces. La nicotine, elle-même, pourrait être une vision intéressante du traitement. (…) Il n’y aura pas de test là-dessus chez nous mais ça pourrait être une piste intéressante”.
■ Interview réalisée par Fabrice Grosfilley dans Toujours + d’Actu.