Mawda un an après : un hommage et encore beaucoup de questions

Les funérailles de Mawda auront lieu mercredi à Evere

Il y a un an, la petite Mawda décédait des suites d’un tir policier. La fillette kurde irakienne de 2 ans se trouvait avec ses parents à bord d’une camionnette qui transportait plusieurs migrants, prise dans une course-poursuite sur l’autoroute E42 avec les forces de l’ordre, la nuit du 16 au 17 mai 2018. Un hommage lui sera rendu ce vendredi à 14h au cimetière multiconfessionnel d’Evere.

Le parquet de Mons va procéder avant les grandes vacances à une reconstitution des circonstances qui entourent le décès de Mawda, selon la Dernière Heure. Le chauffeur de la fourgonnette, également de nationalité irakienne, a été extradé vers la Belgique au début du mois d’avril. Le parquet espère qu’une reconstitution en sa présence aidera à déterminer si le tir du policier était ou non volontaire. L’enquête balistique n’a en effet pas pu faire la lumière sur cette question. L’aire d’autoroute où se sont déroulés les faits ayant été démolie, “la reconstitution aura lieu ailleurs“, a ajouté Ignacio de la Serna, procureur général de Mons.

 Me Benkhelifa, l’avocate des parents de Mawda, qui ont obtenu en février un titre de séjour d’un an renouvelable, considère que le devoir d’enquête “risque de se résumer à une confrontation entre le chauffeur et le policier” car de nombreux témoins, placés en centre fermé ou ayant reçu un ordre de quitter le territoire, ne se trouvent plus en Belgique. “Les parents s’y plieront si le parquet le demande mais ça va être horrible pour eux de revivre ces événements“, a conclu Me Benkhelifa.

La Ligue des Droits Humains a également réagit de manière forte, expliquant que rien n’a changé: “En ce 17 mai 2019, nous demandons que la vérité soit faite sur la mort de Mawda, et qu’un centre d’accueil et d’orientation soit enfin mis en place pour les personnes migrantes en transit. Il n’est plus temps d’attendre, il faut agir. Maintenant”.

Rédaction avec Belga