Gaia demande l’interdiction de l’abattage sans étourdissement en Région bruxelloise
Gaia a symboliquement rebaptisé mardi la “maison de la région” située place Royale à Bruxelles en “maison de l’abattage sans étourdissement”. L’association de défense du bien-être animal entend ainsi rappeler sa volonté de voir la Région de Bruxelles-Capitale interdire à son tour l’abattage sans étourdissement.
Accompagnés d’un quintette de cuivres, le président et la directrice de Gaia, Michel Vandenbosch et Ann De Greef, ont symboliquement coupé le ruban pour inaugurer cette “maison de l’abattage sans étourdissement”. “Avant la fin de la législature, le gouvernement bruxellois doit suivre l’exemple de la Wallonie et de la Flandre, et mettre définitivement un terme à l’abattage sans étourdissement de moutons et de bovins partout à Bruxelles”, a lancé Michel Vandenbosch. “Et donc aussi à l’abattoir d’Anderlecht, où des centaines de moutons et de bovins sont aujourd’hui douloureusement égorgés en pleine conscience pour la fête du sacrifice.”
Depuis plusieurs années, Gaia mène une action symbolique le jour de la fête musulmane du sacrifice (l’Aïd al-Adha). A cette occasion, les fidèles tuent un animal – généralement un mouton – et le consomment autour d’un repas de famille. Le rituel entourant l’abattage de l’animal fait l’objet de controverses.
“Pas d’interdiction de l’abattage rituel”
“Que les choses soient claires. Nous ne demandons pas l’interdiction de l’abattage rituel”, a précisé Michel Vandenbosch. “Mais simplement que soit mis un terme à la souffrance, techniquement évitable.” En Wallonie et en Flandre, dès l’entrée en vigueur de l’interdiction, les animaux mis à mort selon un rite religieux devront obligatoirement être étourdis par électronarcose, ajoute Gaia.
En Belgique, l’interdiction absolue de l’abattage sans étourdissement a été adoptée l’an dernier en Flandre et en Wallonie, et entrera en vigueur respectivement le 1er janvier 2019 et le 1er septembre 2019. Actuellement, en Wallonie, l’abattage rituel sans étourdissement peut être effectué uniquement dans des abattoirs agréés. Aucune demande en ce sens n’a toutefois été formulée à l’occasion de la fête du sacrifice, a indiqué l’Afsca lundi. En Flandre, trois abattoirs temporaires sont établis.
La Région bruxelloise, elle, n’a pas installé d’abattoir temporaire et aucune demande d’autorisation d’une telle structure n’a été reçue par la secrétaire d’État en charge du Bien-être animal, Bianca Debaets. La Région n’a toutefois pas voté d’interdiction légale.
Le nombre d’animaux sacrifiés lors de cette célébration religieuse est en baisse chaque année et cette année la tendance devrait se poursuivre. La fête tombe en effet cette année durant les congés estivaux et de nombreuses personnes de confession musulmane la célèbrent en famille à l’étranger. (avec Belga)
■ Images et interview de Thomas Dufrane et Charles Carpreau.