Mobilisation à Bruxelles pour défendre l’IVG en cas de malformation foetale en Pologne

Une cinquantaine de personnes ont manifesté lundi à 16h sur le rond-point Schuman, devant les institutions européennes à Bruxelles, pour protester contre l’examen cet après-midi à la même heure par la chambre basse du Parlement polonais d’un amendement interdisant l’avortement en cas de malformation fœtale, seul cas de figure jusqu’alors autorisé dans le pays avec le danger imminent pour la vie de la femme.

Des femmes polonaises étaient présentes aux côtés des militantes de la plate-forme Abortion Right, à l’initiative de ce rassemblement. L’amendement polonais a été publiquement déchiré et jeté à la poubelle. Des participantes portaient un t-shirt où il était écrit “Merci Simone Veil“. Des messages comme “Pas de grossesse forcée pour les femmes polonaises” ou “Droit à l’IVG en Europe” étaient arboraient sur des pancartes. Des chants ont résonné sur la place, à commencer par des chansons polonaises.

Le texte qui a été repoussé grâce à la mobilisation des femmes polonaises en mars a été redéposé subrepticement vendredi pour qu’il passe en force à l’ordre du jour de cet après-midi“, explique Sylvie Lausberg, porte-parole de la Plateforme Abortion Right. “Ce sont des manœuvres inadmissibles et on veut obliger des femmes à avoir des grossesses forcées et des enfants qui seront handicapés à vie. C’est une honte, d’autant que la Convention d’Istanbul a reconnu que les grossesses forcées étaient une violence envers les femmes. Donc, au niveau européen, on a des balises juridiques pour mettre la Pologne devant ses responsabilités“.

Chypre a dépénalisé l’interruption de grossesse le 30 mars dernier et l’Irlande a supprimé le 8e amendement le 25 mai. Reste dans l’Union européenne, Malte, où l’IVG est totalement interdite, et la Pologne, où elle restait autorisée dans les cas de malformations foetales, ce qui représente 95% des IVG, et en cas de danger imminent pour la vie de la femme. “On repousse sans cesse en demandant d’attendre et on met vraiment la vie des femmes en danger”, constate Sylvie Lausberg. Cette mobilisation bruxelloise a été retransmise via Facebook aux femmes mobilisées en Pologne.

Belga