Maurane sur TéléBruxelles en 1993 : “Quand je serai morte, il y aura toujours mes disques…”

Maurane était invitée dans l’émission « Personnalité à domicile » le 21 août 1993. Ce jour-là, elle avait accordé à TéléBruxelles un entretien tout en intimité. Elle y parle de son enfance dans les rues d’Auderghem, de son rapport avec le public et de l’image qu’elle voudrait qu’on garde d’elle après sa mort. Extraits choisis.

La chanteuse revient en début d’entretien sur son enfance et son quartier, un endroit où elle a toujours gardé de bons souvenirs : « Je vais facilement vers les gens, je communique assez facilement. À l’école, ce que je préférais c’était tout ce qui se rapportait à la communication. Les élocutions, j’adorais ça ! Être devant la classe, parler d’un sujet et débattre de ça avec les autres élèves… J’aimais beaucoup ça et je me sentais faite pour cela. (…) J’ai bien aimé mon enfance entre 0 et 7 ans. Après je n’ai plus envie de me rappeler car ce n’est pas la partie que je préfère dans ma vie. Et ce, jusqu’à mes 20 ans. C’était beaucoup moins drôle et tout le contraire de ce que j’avais vécu avant mes 7 ans ».

 « J’ai un excellent souvenir du temps où j’étais à l’école du Transvaal à Auderghem. J’ai commencé à y aller à 3 ans, à l’école gardienne et puis j’y suis resté jusqu’à mes 6 ans. J’adorais le quartier où on habitait. On connaissait tous les voisins, on se réunissait, on faisait du vélo ensemble. J’ai toujours un sentiment de paix de convivialité… Et de déconnade en même temps, parce que je riais déjà beaucoup à l’époque ».

Lire aussi : Notre dossier complet sur la disparition de Maurane

“Ça m’aide beaucoup d’être obligée de sortir de chez moi”

Toujours proche de son public, Maurane revendique son passé, où elle a chanté dans la rue ou dans des cafés-théâtres. Un moyen pour elle d’être au plus près de ses fans : « Maintenant, on commence à faire des disques. C’est l’époque qui veut ça. Les gens font d’abord un disque puis font de la scène après. Moi, j’ai d’abord chanté un peu partout dans les rues dans les restaurants, dans les cafés-théâtres… J’ai côtoyé le public tout de suite et c’est vrai que c’est ce que je préfère ».

Lire aussi : Nous avions rencontré Maurane juste avant son dernier concert (vidéo)

Quand on lui demande un trait de sa personnalité, c’est avec dérision qu’elle nous parle de son côté casanier : « Ça m’aide beaucoup de chanter et d’être obligée de sortir de chez moi et de devoir partir en tournée. Parce que j’ai profondément une nature de ‘mèmère’. Si ça ne tenait qu’à moi je resterais avec mes bouquins, mes mots fléchés, a Nintendo, mes chats… Si j’avais un jardin, je jardinerais… Tous des trucs qui sont vraiment ‘popotes’. Je serais vraiment ‘Mamie Nova’ chez elle, dans sa petite maison avec ses petites affaires, et je ne bougerais pas ».

“J’ai aussi envie d’autre chose”

Dans sa vie amoureuse, la chanteuse n’a pas eu que des bons souvenirs. Mais à l’époque, c’est une femme pleine de projets, qui connaissait déjà l’importance d’écouter son corps et de souffler : « Ma vie affective pendant des années était complètement inintéressante et pas très belle. Maintenant que je suis mariée, que je suis bien avec quelqu’un, j’ai envie de faire des enfants, d’avoir une famille. Évidemment, j’ai toujours envie de voyager, de faire de la scène et de m’adonner à ce métier avec beaucoup de force et de passion mais j’ai aussi envie d’autre chose. Je pense qu’il n’y a que comme ça que l’on peut bien faire ce métier, en mettant de temps en temps un break ».

« Je pense que les gens qui ne sont que chanteurs et qui n’ont pas de vie affective sont tôt ou tard frustrés. De même que les gens qui n’ont qu’une vie de famille  et qui rêvent peut-être d’autre chose… On n’est jamais satisfait… J’ai la chance d’avoir les deux cotés et je tiens beaucoup à cela, et à ce qu’il y ait un équilibre entre les deux. Toujours”.

Lire aussi : Voici tous les plus grands tubes de Maurane (vidéos)

Enfin, Maurane parlait déjà du jour où elle partirait. Elle espérait que sa musique persisterait dans le temps, via ses disques. Elle parle aussi de l’image qu’elle voudrait qu’on garde d’elle : « On a la chance de laisser des traces. Quand je serai morte, il y aura toujours mes disques… Enfin, j’espère qu’il y aura des gens à qui cela fera plaisir ! On a la chance de faire des choses qui restent. (…) Cela ne me déplait pas d’avoir une image un peu maternelle, de bonne vivante, de quelqu’un d’assez énergique sur scène. J’aime bien cette image car ça me colle. Je suis d’accord avec cette image ».

T.De. – Photo : TéléBruxelles

Partager l'article

08 mai 2018 - 12h32
Modifié le 08 mai 2018 - 12h32