Attentats : l’officier de liaison à Istanbul s’explique, l’opposition dénonce une faute de Jambon
L’officier de liaison de la police fédérale à Istanbul, Sebastien Joris, s’est expliqué lundi à huis clos devant la commission d’enquête parlementaire sur les attentats terroristes du 22 mars. L’opposition attend maintenant du ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, qu’il justifie les accusations qu’il avait lancées contre cet homme trois jours après les attentats.
“Il n’y a pas eu de faute individuelle dans le chef de l’officier de liaison”, a affirmé la cheffe de groupe PS, Laurette Onkelinx, qui a vanté les qualités de M. Joris, travailleur acharné et assidu à l’entendre mais aussi très seul avec une assistante pour couvrir la Turquie. L’opposition souhaite comprendre pourquoi le ministre de l’Intérieur a chargé cet homme, l’accusant d’avoir manqué de proactivité et expliquant la raison du “ratage” d’Ibrahim El Bakroui par son attitude. Elle a réclamé son audition devant la commission d’enquête.
“Les déclarations de M. Jambon le 25 mars restent incompréhensibles. Il n’y a aucun élément qui peut justifier ce qu’il a dit trois jours après les attentats. C’est léger de sa part, et c’est grave”, a souligné Gille Van den Burre (Ecolo). “Le ministre devra venir s’expliquer pour ses affirmations graves et choquantes”, a dit pour sa part Georges Dallemagne (cdH). Dans la nuit du 23 au 24 mars, le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon (N-VA), avait offert sa démission au premier ministre qui l’avait refusé. Interrogé devant le parlement le 25 mars, il avait chargé durement M. Joris, l’accusant d’avoir commis une “bévue”. Dans les rangs socialistes, Mme Onkelinx a d’ores et dejà évoqué une “faute” de M. Jambon.
Le 16 novembre, le commissaire Peter De Buysscher, directeur de la coopération policière internationale (CGI) de la police fédérale, entendu lui aussi à huis-clos, avait déjà disculpé son subordonné, indiquant qu’il avait suivi toutes les procédures et insistant sur les difficultés de travailler avec les autorités turques, apprenait-on alors à sources concordantes. Lorsque cette affaire s’est déroulée, M. Joris était en outre en vacances mais avait transmis les informations qu’il avait apprises. A entendre plusieurs députés, il semble d’ailleurs que des problèmes d’échange d’informations se sont aussi posés au sein de la direction centrale de la lutte contre la criminalité grave et organisée de la police fédérale. (Belga)