Zuhal Demir: “La place de la discrimination linguistique est dans le frigo communautaire”

“La place de la discrimination linguistique se trouve dans le frigo communautaire. L’en extraire ferait sortir d’autres thèmes également”, a affirmé mercredi la secrétaire d’Etat en charge de l’Egalité des chances, Zuhal Demir (N-VA). Mme Demir réagissait à une demande de solution dans ce dossier, d’ici la fin de la législature exprimée par Damien Thiéry (MR) et plusieurs représentants francophones de l’opposition, en commission du Renouveau de la société de la Chambre.

Ladite commission a poursuivi mercredi ses échanges au sujet de l’évaluation des lois anti-discrimination de 2007 par une commission d’experts. Au cours de la réunion précédente, le député Damien Thiéry, par ailleurs bourgmestre non-nommé de Linkebeek, avait soutenu qu’une solution devrait être trouvée d’ici la fin de la législature, en 2019, dans la problématique de la discrimination linguistique.

La langue est un des critères de discrimination inscrits dans la loi. Un organe chargé de traiter les plaintes à ce sujet aurait dû être créé, mais cela n’a pas été le cas jusqu’ici, comme l’a relevé la commission d’experts. Ce dossier est particulièrement sensible en Belgique, tel qu’en atteste l’intervention de la secrétaire d’Etat Zuhal Demir.

Celle-ci a rappelé que le gouvernement fédéral avait décidé, dès son installation en 2014, de ne pas toucher aux thèmes communautaires.

“C’est valable pour tous les aspects. Je veux décongeler ce débat, mais alors, d’autres thèmes sortiront du frigo”, a-t-elle dit, renvoyant la question au Premier ministre Charles Michel (MR).

Damien Thiéry a répliqué qu’il n’était pas question de rouvrir le frigo communautaire pour autant. Véronique Caprasse (DéFI) et Michel de Lamotte (cdH) ont souligné qu’il s’agissait en l’espèce du respect des droits de l’homme, non seulement des francophones de Flandre, mais aussi des flamands de la partie francophone du pays, ainsi que des germanophones.

Le député MR a par ailleurs rebondi sur l’intention du ministre de la Justice Koen Geens (CD&V) d’engranger un résultat en ce qui concerne l’installation d’un institut national des droits de l’homme d’ici la fin de la législature. Il a déclaré avoir pris des contacts à ce sujet.

L’accord de gouvernement prévoit l’instauration d’un “mécanisme national des droits de l’homme”, vers lequel les personnes qui se poseraient des questions en matière de discrimination linguistique pourraient, selon M. Thiéry, se tourner.

Belga

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08 novembre 2017 - 15h15
Modifié le 08 novembre 2017 - 17h23