Une centaine de manifestants à Bruxelles pour que les droits au chômage soient individuels
Plus de 150 personnes ont manifesté mardi matin, devant la gare centrale de Bruxelles, pour réclamer l’individualisation des droits pour le chômage et la fin du statut de cohabitant. Les manifestants ont fabriqué une maison à partir d’une tonnelle et de bâches avec, sur chaque façade, des problématiques générées par ce statut.
Le montant minimal pour le chômage en tant que personne isolée s’élève à 1.077 euros par mois mais ce revenu tombe à 561 euros par mois pour les cohabitants. Une chute brutale qui incite à vivre séparément. La suppression du statut cohabitant pourrait donc libérer une part notable des logements. “La fonction de soutien des assistants sociaux dans les CPAS est travestie par la mission de contrôle qu’on leur demande d’assurer”, ajoute Merlin Gevers, chargé de mission au Réseau wallon de lutte contre la pauvreté. “Ils doivent compter les brosses à dents, vérifier les vêtements dans les armoires… Cela crée une relation de défiance. Ces visites domiciliaires constituent de plus une atteinte directe à la vie privée des personnes”, estime-t-il.
Une manifestation d’une centaine de personnes
Lors de la manifestation, un “lit du cohabitanxieux” avait été installé, sur lequel étaient disposées différentes affaires personnelles. Les participants devaient retirer, en vue d’un contrôle, tous les objets qui suggèrent une vie commune. Merlin Gevers considère que seul le temps de travail devrait être pris en compte pour l’ouverture des droits aux allocations et que celles-ci ne devraient pas être inférieures au seuil de pauvreté.
“Jusque dans les années 1980, il n’y avait pas de statut de cohabitant. Sa mise en place a été justifiée par les besoins d’une crise, mais elle était censée être temporaire.” Il rappelle qu’un rapport des Nations unies datant de décembre 2000 mentionnait le statut de cohabitant comme une violation des droits fondamentaux en Belgique, parce qu’il constituait une discrimination indirecte à l’égard des femmes. Il s’agit d’ailleurs d’un frein majeur pour celles qui veulent se soustraire à des relations de violence conjugale.
Plusieurs associations féministes, dont Vie féminine, se sont jointes à cette action organisée par le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté (RWLP) et le Syndicat des Immenses, un mouvement luttant pour la protection des droits des personnes vivant dans la précarité.
► Reportage de Jim Moskovics, Béatrice Broutout et David Ferral
Belga