“Refédéralisation” de la Belgique : Olivier Chastel tempère, la N-VA reparle du confédéralisme

“L’heure n’est pas aux discussions institutionnelles”, estime vendredi le président du MR Olivier Chastel, réagissant à une lettre ouverte de plusieurs membres de son parti plaidant pour une refédéralisation de certaines compétences. Alors que la N-VA relance

Les questions institutionnelles “n’ont pas été au centre des discussions au cours cette législature et ne le seront pas avant son terme”, a insisté Olivier Chastel, le chef de file des libéraux francophones.  “Le programme général du MR sera débattu début 2019 en vue des élections du mois de mai. Le chapitre institutionnel et toutes les mesures permettant d’améliorer l’efficacité des institutions seront abordés à cette occasion”, a-t-il précisé.

À l’initiative des Jeunes MR, plusieurs responsables libéraux ont lancé vendredi matin un appel pour “remonter au niveau de l’État fédéral des compétences qui, dans le passé, ont été transférées aux entités fédérées”, comme la Mobilité, l’Énergie, le Commerce extérieur ou la Santé. Parmi les signataires de cette lettre ouverte figurent deux ministres fédéraux, Sophie Wilmès et François Bellot, la présidente du Sénat, Christine Defraigne, et plusieurs députés.

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“Le MR semble penser que les responsables politiques wallons ne sont pas capables de prendre leurs propres défis à bras-le-corps”, estiment pour leur part le vice-président de la N-VA, Sander Loones, et le chef de groupe du parti au parlement flamand, Matthias Diependaele. En plaidant de la sorte, “le MR en revient à dire qu’il a besoin des Flamands pour mettre de l’ordre en Wallonie”, lancent-ils.

“La Wallonie a la capacité de construire son propre futur”

Ces derniers appellent toutefois les libéraux à “avoir foi en la démocratie wallonne” et en eux-mêmes. “En tant que parti, le MR est parfaitement capable d’accroitre sa légitimité démocratique en Wallonie et de mettre fin à la suprématie du PS et à la menace que constitue le PTB. La Wallonie porte en elle la capacité de construire son propre futur”, jugent les nationalistes flamands.

D’après eux, si le MR ne fait par contre “pas preuve de confiance en lui-même et en la Wallonie”, il doit alors “accepter d’assumer les conséquences de sa demande de refédéralisation des compétences”. Pour la N-VA, cela signifierait “le retour immédiat à la règle simple de majorité au niveau fédéral et à la fin de tous mécanismes de blocage (constitutionnels) légaux qui entravent tout souhait de réforme fondamentale et toute politique efficace”.

Sander Loones et Matthias Diependale rappellent encore que leur parti estime que “pour gouverner la Belgique de manière réellement plus efficace, il faudra mener un vrai débat institutionnel, et donc parler de confédéralisme”. “Car la N-VA n’acceptera jamais qu’une politique flamande de soins de santé, d’enseignement, de mobilité, d’immigration ou de sécurité soit à l’avenir définie par des socialistes ou des communistes wallons. Pour la N-VA, le confédéralisme est la seule solution structurelle”, concluent-ils.

Avec Belga – Photo : Belga/Aurore Belot

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03 août 2018 - 14h07
Modifié le 03 août 2018 - 14h07