Le porc et la volaille belges proviennent à 70% de “méga-fermes”, a calculé Greenpeace

D’après une étude de Greenpeace publiée mardi, la Belgique est le pays de l’Union européenne qui a enregistré la plus forte croissance de “méga-fermes” entre 2004 et 2016. Pas moins de 70% des porcs et 72% des poulets élevés en Belgique proviennent de ces énormes exploitations, celles qui profitent le plus des subventions de la politique agricole commune (PAC) européenne, a calculé l’association de défense de l’environnement.

L’Europe perd ses fermes. Entre 2005 et 2013, 3,7 millions de fermes ont cessé d’exister“, rappelle Greenpeace sur la base des données d’Eurostat. Mais la taille des fermes en activité suit une tendance opposée.

En 2013, 72% des “unités de gros bétail” élevées dans les 28 Etats de l’Union européenne provenaient d’exploitations dont le chiffre d’affaires annuel dépassait 100.000 euros. Les “méga-fermes”, qui disposent d’un chiffre d’affaires annuel de plus de 500.000 euros, ont connu un “vrai boom” particulièrement en Belgique.

En 2016, le pays en comptait 4.120 sur un total de 28.730 exploitations agricoles. La même année, 70% de la viande porcine provenait de ces méga-fermes, soit 41% de plus qu’en 2004, évalue Greenpeace.

Pour la volaille, la hausse atteint 45% avec 72% des poulets provenant de ces élevages intensifs. Dans le cas du lait, la production était limitée par des quotas jusqu’en 2015 mais la hausse est tout de même significative avec une évolution de 3 à 25% de lait et produits laitiers issus des méga-fermes en 12 ans.

La politique agricole européenne actuelle encourage cette augmentation d’échelle. A l’heure actuelle, la PAC brasse chaque année entre 28,5 et 32,6 milliards d’euros en faveur du secteur de l’élevage, soit entre 18 et 20% du budget annuel total de l’UE. De cette manne, environ 600 millions d’euros vont chaque année à l’agriculture belge. Or, seule une fraction va à l’agriculture à petite échelle et écologique, la plus grande partie de cet argent étant destiné aux méga-fermes. Une réforme radicale de la politique agricole européenne s’impose“, plaide Greenpeace.

La semaine dernière, une étude commandée par Greenpeace Belgique à l’UCLouvain appelant à réduire le cheptel des éleveurs belges avait déclenché les foudres de la Fédération wallonne de l’agriculture (Fwa). La Fwa regrettait notamment que Greenpeace ne mette pas davantage en avant les spécificités de l’élevage wallon, beaucoup plus familial qu’en Flandre.

Belga

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12 février 2019 - 07h21
Modifié le 12 février 2019 - 07h21